Un Serbe du Kosovo reconnu comme étant un partisan de la ligne dure a été élu maire de Mitrovica Nord, dimanche, à la suite d'une campagne électorale marquée par le meurtre d'un candidat et l'arrestation d'un autre.

Goran Rakic, soutenu par Belgrade, a remporté l'élection avec 52,6 pour cent des voix, selon des résultats préliminaires. Plus de 28 000 personnes étaient inscrites sur la liste électorale.

Le principal opposant de M. Rakic, Oliver Ivanovic, est détenu depuis qu'un procureur de l'Union européenne l'a inculpé pour des crimes de guerre qu'il aurait été perpétrés contre des Albanais en 1999 et pour un meurtre qu'il aurait commis en 2000.

En janvier, Dimitrije Janicijevic, un candidat pour la mairie de Mitrovica Nord membre d'un parti proche des Albanais, avait été abattu à l'extérieur de sa maison.

Les forces de maintien de la paix des Nations unies et la police de l'Union européenne ont mis en place différentes mesures de sécurité à l'occasion du scrutin de dimanche, le quatrième en autant de mois. Les élections précédentes ont échoué en raison de violences et d'intimidation.

Lors du premier scrutin, le 3 novembre, un groupe d'hommes masqués avaient détruit des bureaux de vote et du matériel, entraînant l'annulation de l'élection. Ces attaques ont été mises sur le compte d'extrémistes serbes craignant que le vainqueur n'appuie la séparation du Kosovo de la Serbie survenue en 2008.

Le gagnant du scrutin suivant, qui a eu lieu le 1er décembre, avait forcé la tenue d'une nouvelle élection en refusant de plaider allégeance aux institutions du Kosovo, au sein desquelles les Albanais sont majoritaires. Les Serbes du nord du Kosovo remettent en question l'autorité de la capitale, Pristina, et soutiennent la revendication de Belgrade pour le territoire.

L'indépendance du Kosovo a été reconnue par une majorité de puissances occidentales, mais pas par la Serbie.