L'Islande va enterrer sa candidature à une adhésion à l'Union européenne, sans le référendum initialement promis par les deux partis eurosceptiques au pouvoir, a annoncé vendredi le gouvernement.

Ces deux partis, le Parti du Progrès (centre) et de l'Indépendance (droite) se sont mis d'accord sur un projet de loi demandant au gouvernement de «retirer la candidature à une adhésion à l'Union européenne» déposée par le pays en 2010.

«Un tel projet de loi sera de ma responsabilité. Le ministre des Affaires étrangères à l'époque avait présenté le projet de candidature, donc il est naturel que je présente le projet pour la retirer», a déclaré à la télévision publique Ruv le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson.

Cette issue était prévisible. Le gouvernement avait déjà dissous les instances de négociation avec l'UE, dont le travail était suspendu depuis le début de la campagne des législatives de 2013.

En mai, les deux partis s'étaient pourtant mis d'accord pour promettre dans leur plateforme gouvernementale un référendum, où le «non» était favori.

«Une autre candidature ne sera pas déposée sans d'abord tenir un référendum», indique le projet de loi.

Alors que l'Islande est associée à l'UE via la Convention de Schengen et l'Espace économique européen, le principal obstacle à une adhésion est la pêche, sujet qui n'a pas été abordé lors des négociations entre Bruxelles et Reykjavik.

Les partisans de l'UE, dont une majorité des sociaux-démocrates et une minorité au sein des partis gouvernementaux, voient comme principal avantage à une adhésion la possibilité d'adopter l'euro à terme, ce qui pour eux contribuerait à la stabilité de l'économie de l'île.

La présidente du groupe parlementaire du Parti de l'Indépendance, Ragnheidur Rikhardsdottir, a dit regretter qu'il n'y ait pas de référendum.

«J'aurais souhaité une issue différente. Mais le groupe parlementaire a décidé de retirer la candidature de cette manière», a-t-elle déclaré au site internet d'informations Visir.is.