Les forces de l'ordre ont immobilisé mardi deux hommes du mouvement social des «forconi» qui menaçaient de s'immoler Place Saint-Pierre, alors que d'autres militants du même mouvement social campant dans une basilique romaine ont écrit une supplique au pape François.

Le mouvement des «forconi», regroupant des chômeurs, de petits entrepreneurs, des jeunes précaires, a défrayé la chronique en décembre par des manifestations et des blocages de route, pour protester contre la fiscalité trop lourde, l'excès de bureaucratie, le manque d'initiatives du gouvernement d'Enrico Letta face à la crise.

La police italienne et la gendarmerie vaticane sont intervenues en fin d'après-midi place Saint-Pierre pour stopper les deux désespérés qui tenaient à la main une bouteille d'essence et un briquet, a constaté un photographe de l'AFP. Ils faisaient partie d'un groupe plus large venu manifester au Vatican.

Les deux hommes ont affirmé vouloir demander l'asile politique dans le petit État pontifical. Ils avaient participé lundi à une manifestation d'une cinquantaine de «forconi» près du parlement italien.

Dans la grande basilique Sainte-Marie Majeure, près de la gare Termini, une cinquantaine de militants de ce même mouvement, partiellement récupéré par l'extrême droite, y campaient pour la deuxième nuit consécutive.

Mardi, ils ont demandé à l'archiprêtre de la basilique de transmettre une lettre au pape François, faisant état de leurs inquiétudes sociales face à la crise économique, a indiqué à l'ANSA un des coordinateurs du mouvement.

Au Vatican, le père Federico Lombardi, porte-parole du pape, commentant à la fois l'occupation de Sainte-Marie Majeure et l'action sur la place Saint-Pierre, a souligné que «l'Église considérait avec attention et compassion les difficultés que traversent aujourd'hui tant de personnes».

En décembre, un cortège de «forconi» était venu se mêler à la foule des fidèles sur la place Saint-Pierre lors d'un Angelus dominical présidé par le pape. François avait salué leur présence, exprimant sa solidarité à l'égard du grave malaise social en Italie.

Le pape argentin, qui a un profil plus social que son prédécesseur Benoît XVI, évoque souvent les personnes marginalisés par les inégalités et la crise économique.