Un manifestant partisan de l'opposition ukrainienne, battu et humilié par les forces spéciales de la police, s'est déclaré vendredi déterminé à poursuivre la lutte contre le pouvoir en Ukraine.

«J'envisage de continuer à préparer la révolution», a assuré Mykhaïlo Gavryliouk, 34 ans, au cours d'une conférence de presse.

Une vidéo publiée jeudi sur YouTube montrait un homme nu dans la neige et portant des traces de coups, avec des policiers des unités Berkout le prenant en photo. Le ministère de l'Intérieur a présenté ses excuses pour des actes «inadmissibles» et promis d'enquêter.

M. Gavryliouk a raconté avoir été arrêté lors des violents affrontements qui ont opposé police et manifestants entre dimanche et jeudi à Kiev et ont fait au moins deux morts, cinq, selon l'opposition.

«Après m'avoir attrapé, ils m'ont donné des coups de matraque, sur les jambes, sur la tête, sur le torse», a-t-il affirmé.

«Après m'avoir battu, ils m'ont déshabillé complètement et m'ont jeté au sol», a-t-il raconté.

«Quand j'étais à terre, nu, ils m'ont mis le pied sur la tête comme des joueurs de football et ont pris des photos», a-t-il poursuivi.

Originaire de l'Ouest ukrainophone, M. Gavryliouk a estimé qu'il avait subi cette humiliation pour des raisons politiques, les policiers, qui s'exprimaient en russe, semblaient venir de l'Est de l'Ukraine, plus proche de la Russie.

Il s'est présenté comme un Cosaque, faisant allusion aux paysans ukrainiens qui aux XVIe et XVIIe siècles ont créé des campements militaires dans le sud de l'Ukraine pour échapper à la domination russe et polonaise.

«Je suis un Cosaque, j'en ai fait le serment et je vais défendre le peuple ukrainien», a-t-il souligné.

Il a affirmé que les policiers avaient coupé avec un couteau sa mèche typique des Cosaques, puis qu'ils lui avaient demandé de crier «J'aime les Berkout», ce qu'il a refusé.

Emmené par la police, il a dit avoir été battu jusqu'à perdre connaissance puis a été emmené à l'hôpital, avant de retrouver la liberté.