Le président russe Vladimir Poutine a dit mardi vouloir l'«élimination totale» des terroristes après les deux attentats suicide qui ont fait 34 morts à Volgograd (sud-ouest) et mis le pays sous tension à la veille du Nouvel An, peu avant les jeux Olympiques de Sotchi.

Au cours d'un déplacement-surprise à Khabarovsk, en Extrême-Orient, M. Poutine a prononcé son discours de Nouvel An dans lequel il s'est exprimé pour la première fois publiquement sur les attentats perpétrés à Volgograd dimanche et lundi.

«Chers amis, nous nous inclinons devant les victimes des terribles attentats. Je suis sûr que nous allons poursuivre avec force et sans interruption la lutte contre les terroristes jusqu'à leur élimination totale», a déclaré M. Poutine, selon des images de la télévision russe.

Le chef de l'État a fait ces déclarations à Khabarovsk, à sept fuseaux horaires de Moscou, où il a rencontré des victimes des inondations de cet été.

Étrangement, le discours du Nouvel An de M. Poutine, qui a été diffusé auparavant dans les régions plus orientales de Magadan et du Kamtchatka, ne mentionnait pas les attentats perpétrés à Volgograd.

Deux discours de Nouvel An

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a expliqué que M. Poutine avait rompu une longue tradition, en prononçant deux discours différents.

En raison d'un «problème technique», les citoyens russes auront deux discours de Nouvel An, l'un qui mentionne les attentats de Volgograd, l'autre non, a déclaré M. Peskov à la radio Echo de Moscou.

Le bilan des deux attaques est passé à 34 morts: 16 morts causés par l'attentat de la gare et 18 pour celui du trolleybus. Les premières funérailles des victimes ont eu lieu mardi.

Il s'agit des attaques les plus meurtrières en Russie depuis l'attentat suicide à l'aéroport de Moscou-Domodedovo en janvier 2011 (37 morts), revendiqué par des rebelles islamistes du Caucase du Nord.

Le Kremlin a ordonné lundi aux services antiterroristes de renforcer la sécurité après l'explosion du trolleybus, moins de 24 heures après un premier attentat dans la gare centrale de Volgograd, l'ex-Stalingrad, à 1000 km au sud de Moscou et autant de Sotchi, où doivent s'ouvrir les JO le 7 février.

Plus de 60 personnes restaient hospitalisées mardi à Volgograd, mais aussi à Moscou, où ont été transférés certains patients.

Les deux explosions très puissantes, qui n'ont pas été revendiquées, ont été attribuées à des kamikazes. Les enquêteurs ont relevé des similitudes dans les explosifs employés, accréditant la thèse d'attaques coordonnées.

Selon des informations de la presse russe, le kamikaze de la gare pourrait être proche de la rébellion, qui cherche à établir un État islamiste dans le Caucase russe.

Festivités annulées à Volgograd

À Volgograd, placée en état d'alerte et en deuil jusqu'au 3 janvier, toutes les festivités ont été annulées sur décision de la commission antiterroriste et les autorités de la ville ont demandé aux habitants de ne pas employer de feux d'artifice.

Plus de 5000 policiers et membres des forces spéciales ont été déployés dans la ville et près de 90 personnes ont été emmenées lundi dans les locaux de la police pour des contrôles, selon les autorités locales.

Vladimir Poutine a promis à Ban Ki-moon qu'il resterait «dans le cadre du droit international pour traduire en justice les auteurs» des attentats à Volgograd, a indiqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

À proximité des républiques très instables du Caucase du Nord russe à majorité musulmane, Volgograd reste pour de nombreux Russes un symbole très fort de la bataille meurtrière qui a permis la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie.

En octobre dernier, une kamikaze y avait tué six personnes en se faisant exploser dans un autobus rempli d'étudiants.

Selon des experts, les attentats pourraient viser à créer un climat de terreur dans le pays avant le début des JO de Sotchi, que le chef de la rébellion islamiste, Dokou Oumarov, avait appelé en juillet à empêcher «par tous les moyens».

Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a écrit à M. Poutine pour lui «redire la confiance» de l'institution dans les autorités russes pour assurer la sécurité des JO du 7 au 23 février, selon un communiqué du CIO lundi.