Le pape François a demandé dimanche, à quatre jours de Noël, aux autorités politiques et aux services sociaux du monde entier de «faire tout leur possible pour que toutes les familles puissent avoir un logement».

Parlant depuis une fenêtre du palais pontifical à des dizaines de milliers de fidèles rassemblés à l'occasion de l'Angelus sur la place Saint-Pierre, le pape argentin s'est mis à improviser, s'écartant de son texte: «Je vois là-bas écrit en grand (sur une banderole): Les pauvres ne peuvent attendre! C'est beau cela!», a-t-il dit, très applaudi.

«Cela me fait penser que Jésus est né dans une étable, pas dans une maison. Ensuite, il a dû fuir, aller en Égypte pour sauver sa vie. À la fin, il est revenu chez lui à Nazareth», a remarqué le pape, qui avait prononcé auparavant un long éloge de Jospeh, l'époux de la Vierge Marie, qui avait accepté son destin et fait confiance à Dieu.

«Il y a tant de familles sans logement, soit parce qu'elles n'en ont jamais eu soit parce qu'elles l'ont perdu pour tant de motifs divers! Famille et logement vont de pair! C'est très difficile de conduire une famille de l'avant sans habiter dans un logement», a dénoncé avec force le pontife, très attentif aux questions sociales.

Il a «invité toutes les personnes, les services sociaux, les autorités, à faire tout leur possible pour que toutes les familles puissent avoir une maison».

Le pape s'est adressé enfin aux dizaines de protestataires italiens rassemblés contre l'austérité sur la place Saint-Pierre, en les appelant à refuser l'affrontement. Les forces de police italiennes avaient été renforcées aux abords du Vatican, par mesure de précaution.

«À ceux qui, d'Italie, se sont rassemblés aujourd'hui pour manifester leur engagement social, je souhaite qu'ils apportent une contribution positive, en repoussant les tentations de l'affrontement et de la violence, en servant toujours la voie du dialogue et en défendant les droits», leur a-t-il lancé.

Ces mêmes manifestants des «forconi» («fourches»), mouvement hétéroclite regroupant commerçants, artisans, agriculteurs, travailleurs précaires ou étudiants, avaient protesté cette semaine à Rome contre l'austérité imposée par le gouvernement d'Enrico Letta, mais sans réussir à mobiliser autant qu'ils l'avaient espéré.

Le pape a souhaité à tous à la fin de sa courte apparition «un Noël d'espérance, de justice et de fraternité».

Photo Gregorio Borgia, AP