La Cour suprême du Royaume-Uni a donné raison mercredi à une femme voulant se marier à l'Église de scientologie au motif que l'endroit était un lieu de culte comme un autre.

Louisa Hodkin a entamé son combat juridique lorsque les autorités civiles ont refusé de considérer comme légal son mariage prévu dans une chapelle londonienne de l'Église de scientologie avec son fiancé, Alessandro Calcioli.

Ce refus était expliqué par l'absence de l'Église de scientologie de la liste officielle des lieux de culte, établie en vertu d'un jugement de la Haute Cour en 1970 et réclamant la «vénération de Dieu ou d'un être suprême».

Mais les cinq juges de la Cour suprême ont estimé à l'unanimité mercredi que ce principe datait et que la notion de «religion ne devrait pas être limitée aux seules croyances comportant la notion de divinité suprême».

Exclure les spiritualités sans dieu serait «une forme de discrimination religieuse inacceptable dans la société actuelle», a fait valoir Lord Toulson dans son jugement, évoquant le bouddhisme.

La Cour suprême a aussi souligné que ce n'était «pas le rôle des services de l'état civil de s'aventurer dans des subtilités théologiques ou liturgiques poussées».

«Ce fut un long et difficile combat, mais la décision de la Cour suprême signifie que cela en valait la peine», a réagi la future mariée qui espère célébrer son mariage «dans les mois qui viennent».

Fondée en 1954 par l'écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard, l'Église de scientologie revendique 12 millions d'adeptes dans le monde.

Classée en France parmi les sectes par plusieurs rapports parlementaires, elle est considérée comme une religion aux États-Unis et dans quelques pays européens, comme l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède.