Les transporteurs routiers français ont mis en place samedi des barrages filtrants dans quinze régions, provoquant ralentissements et bouchons sur plusieurs grands axes, dans le cadre de leur journée d'actions contre «l'écotaxe».

Un total de 4 000 camions étaient attendus sur 26 barrages filtrants répartis sur le territoire, à l'appel de l'Organisation des transports routiers européens (OTRE) qui demande un abandon de l'écotaxe, dont aucune date de mise en place n'a été arrêtée par le gouvernement.

«Tout se déroule comme prévu, et des camions continuent encore d'arriver sur les sites de blocage», a indiqué à l'AFP Gilles Mathelié-Guinlet, le secrétaire national de l'OTRE.

Samedi en milieu de matinée, le Centre national d'informations routières (CNIR) relevait une quinzaine de zones où la circulation était difficile, en raison de barrages filtrants et d'opérations escargots.

Sur plusieurs sites, les manifestants et leurs camions bloquent les poids lourds, mais laissent passer les voitures.

«Nous sommes loin d'avoir obtenu gain de cause, c'est la quatrième fois qu'on nous annonce un report avec comme argument qu'on va mieux nous expliquer», a déploré Christian Dupuy, porte-parole de l'OTRE en Alsace (est).

«Mais notre position est claire: les transporteurs français payent déjà une taxe depuis 1965, la taxe à l'essieu, qui sert à l'entretien des routes, donc il est hors de question que l'on paie deux fois. Ils n'ont qu'à la rebaptiser écotaxe s'ils veulent», a-t-il ajouté.

Plusieurs kilomètres de ralentissements et de bouchons se sont formés aux quatre coins de la France.

«L'avantage, si je puis dire, avec les routiers, c'est qu'il n'y a pas besoin de beaucoup de monde pour mettre le bazar, et forcément cela a de l'impact», a commenté samedi le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, à la radio Europe 1.

«Je ne vais pas dire aujourd'hui que l'écotaxe c'est fini aujourd'hui, alors que c'est suspendu et transféré à une mission parlementaire. La suspension de l'écotaxe, c'était environ 900 millions d'euros en moins pour des travaux d'infrastructures. Si on ne prélève pas avec l'écotaxe, il faut trouver une autre recette», a-t-il souligné.

Le calendrier de la mise en place de l'écotaxe «n'est pas arrêté», a rappelé le gouvernement vendredi.

La taxe, applicable sur les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur 15 000 km du réseau routier hors autoroutes, devait, avant sa suspension cet automne, entrer en vigueur début 2014 après plusieurs reports.