Un des plus importants campements roms de France, sur lequel vivaient quelque 800 personnes, a été évacué mercredi à Saint-Ouen, dans la banlieue parisienne, a-t-on appris de sources concordantes.

L'évacuation du campement, situé sur des terrains en friche jouxtant l'une des centrales de chauffage urbain de Paris, a débuté dans la matinée, a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis.

«L'expulsion est en cours. Les gens partent dans leurs camions et leurs caravanes», a confirmé à l'AFP Samir Mile, porte-parole de l'association La voix des Roms.

Cette expulsion fait suite à une décision rendue le 2 octobre par la justice française à la demande de Réseau ferré de France (RFF) et de la SNCF, propriétaires des parcelles occupées.

Ce bidonville, l'un des plus importants de France, était apparu après une série d'expulsions de campements roms en banlieue parisienne au début de l'été.

Faute de place suffisante sur le terrain, des caravanes et cabanes de fortune avaient rapidement empiété sur une voie ferrée.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la maire de Saint-Ouen Jacqueline Rouillon en avait appelé «à la responsabilité de l'État» en raison des «difficultés engendrées» par ce bidonville.

Ce campement «fait courir un danger élevé et imminent aux occupants de ce campement et met en péril le bon fonctionnement de l'agglomération parisienne», avait justifié Mme Rouillon.

Pour la mairie, l'installation mettait notamment en péril l'alimentation de la capitale en chauffage urbain, la centrale de Saint-Ouen alimentant «quelque 110 000 personnes» mais aussi de nombreux hôpitaux parisiens.

Depuis l'installation du campement, la chaufferie était cependant encore approvisionnée, mais par camion, avec un coût final plus élevé que le transport ferroviaire.

Dans le sud du pays, la police française a également procédé à l'éviction de familles roms d'un campement illégal situé au bord du Var. 

Selon les estimations de l'État, corroborées par les associations, il y aurait entre 15 000 et 20 000 Roms installés en France, la grande majorité vivant dans des bidonvilles ou dans la rue.

D'après un rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA), ils sont concentrés en banlieue parisienne et autour des grandes villes de France.