Le gouvernement écossais présente mardi son livre blanc sur l'indépendance de la région qu'il espère proclamer le 24 mars 2016, si le «oui» l'emporte à la faveur d'un référendum en septembre prochain.

Cette date d'indépendance est symbolique à plus d'un titre. Elle marque l'anniversaire de l'accession aux trônes d'Angleterre et d'Irlande de Jacques VI, roi d'Écosse, sous le nom de Jacques 1er.

C'est également la date anniversaire de la signature des Actes de l'Union, en 1707, qui ont donné lieu à la création du Royaume-Uni.

Elle est inscrite dans le livre blanc du gouvernement qui détaille en 670 pages tous les aspects économiques et sociaux de son projet d'Écosse indépendante.

«Ce guide pour une Écosse indépendante est le modèle le plus complet et le plus détaillé qui ait jamais été publié, pas seulement en Écosse, mais pour tout pays s'interrogeant sur une possible indépendance», a assuré dimanche dans un communiqué la vice-première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, en dévoilant les grandes lignes du projet.

Les indépendantistes du Parti national écossais (SNP), au pouvoir et emmené par le premier ministre Alex Salmond, entendent faire campagne pour le «oui». Les travaillistes et les conservateurs veulent quant à eux le maintien de l'Écosse au sein du Royaume-Uni.

Début novembre, les derniers sondages d'opinion indiquaient que moins d'un tiers (29%) des 5,3 millions d'Écossais avaient l'intention de voter en faveur de l'indépendance.

«Il s'agit d'un document historique qui définit la situation économique, sociale et démocratique en cas d'indépendance», a ajouté Nicola Sturgeon, affirmant qu'il allait donner le la des débats sur l'indépendance.

«Il démontre les atouts financiers de l'Écosse et détaille comment nous allons devenir indépendants -les négociations, les préparations et les accords qui seront nécessaires pendant la période de transition entre le référendum de septembre prochain et la date d'indépendance du 24 mars 2016», a-t-elle précisé.

Le guide «montre comment les atouts de l'indépendance peuvent bénéficier aux individus, aux familles, aux communautés et à la nation tout entière et répond à une série de questions détaillées», indique la numéro deux du gouvernement écossais.

Nicola Sturgeon a insisté sur le fait que ce document en dix chapitres, publié à 20 000 exemplaires et disponible également, à la demande, sous forme de livre électronique, a été conçu pour le public.

«Notre message au peuple d'Écosse est simple: lisez-le, comparez-le avec tout avenir alternatif pour l'Écosse et faites-vous votre idée», écrit-elle.

«Au coeur du livre blanc figurent les questions de croissance économique, d'emploi et d'équité. Le chemin pour une Écosse qui réussit passe par une croissance économique plus forte bénéficiant à tous et qui aille dans le sens d'une plus grande répartition - en particulier s'agissant des femmes - au travail et dans l'économie dans son ensemble», a-t-elle fait valoir.

Il propose «un salaire minimum décent».

«Nous ne réussirons pas à atteindre notre plein potentiel tant que nous serons enfermés dans une économie déséquilibrée et contrôlée par Westminster qui bénéficie de façon disproportionnée à une région et une partie de la société», a-t-elle martelé.

L'Écosse a actuellement son propre parlement et un gouvernement décentralisé qui gère plusieurs secteurs, notamment la santé et l'éducation. Mais d'autres domaines, comme la défense et les affaires étrangères, sont contrôlés par Londres.

Les partisans du «non» soutenus par le premier ministre britannique David Cameron, affirment que l'Écosse est plus forte en demeurant au sein du Royaume-Uni qui lie l'Angleterre, le Pays de Galles, l'Irlande du Nord et l'Écosse.