Le militant montréalais Alexandre Paul a été remis en liberté sous caution, jeudi, par un tribunal de Saint-Pétersbourg, en Russie. Arrêté en septembre avec 29 autres personnes, il faisait partie d'une mission de Greenpeace à bord du navire Arctic Sunrise.

Après plusieurs semaines d'angoisse et d'incertitude, la nouvelle de la libération d'Alexandre Paul a été reçue comme un soulagement par sa mère Nicole Paul. «Une rare bonne nouvelle» a-t-elle affirmé.

Les deux Canadiens qui font partie des 30 coaccusés ont obtenu leur remise en liberté sous caution. L'Ontarien Paul Ruzycki, de Port Colborne, avait appris mardi qu'il pourrait recouvrer sa liberté.

On ignore pour l'instant si les accusés libérés pourront quitter la Russie en attente des procédures et quelles sont les conditions de libération qui leur ont été imposées.

Le comité d'enquête russe avait demandé une prolongation de détention de trois mois pour les «30 de l'Arctique». Jusqu'ici, seul l'Australien Colin Russell a vu sa détention prolongée, soit jusqu'au 24 février.

Le 18 septembre, les militants de Greenpeace ont été arrêtés alors qu'ils planifiaient une action qui visait une plate-forme de forage de la société d'État russe Gazprom.

Encore aujourd'hui, ils risquent de longues peines d'emprisonnement pour piraterie et hooliganisme. La déclaration officielle pour retirer l'accusation de piraterie n'a pas encore été effectuée. Mais même si les conséquences peuvent être lourdes pour les accusés, Nicole Paul demeure convaincue, tout comme son fils Alexandre, de la pertinence de l'action de Greenpeace.

«Je ne pense pas qu'il va lâcher, peu importe ce qu'il adviendra de la condamnation, au contraire. Et nous le suivons dans ça», a assuré Nicole Paul.

Même soulagée par la fin de la période de détention pour son fils, mais aussi pour plusieurs autres militants, elle concède que les dernières semaines ont été éprouvantes.

«Quand j'ai vu les images de l'arrestation, je me suis demandé dans quelle galère il s'était embarqué. Ils sont traités comme des pirates et des terroristes. Il y a beaucoup de violence et cela apporte beaucoup de stress, mais je suis convaincue qu'Alexandre le fait pour de bonnes raisons», a mentionné Mme Paul.

Vendredi, le Tribunal international du droit de la mer rendra sa décision sur la demande déposée par les Pays-Bas de libérer immédiatement les prisonniers et le navire de Greenpeace, l'Arctic Sunrise. L'organisme, qui est basé à Hambourg, est chargé de régler les différends qui surviennent en dehors de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.

«Ce n'est pas une vie stable, mais une vie d'aventures. C'est notre seul garçon et comme parents, ce que l'on souhaite, c'est que notre enfant fasse ce qu'il aime. J'ai travaillé 38 ans comme infirmière, son père était pompier et nous aimions notre travail. Alexandre fait ce qu'il a choisi de faire», a conclu Mme Paul.