La dépouille d'un soldat français tombé près de Verdun en 1916 lors de la Première Guerre mondiale et dont les restes ont été découverts par hasard en mai par des promeneurs allemands, a été inhumée lundi dans sa ville natale, 98 ans après sa mort.

Le 28 mars 1916, le 2e classe Jean Caillou, un agriculteur de 41 ans versé dans le 360e régiment d'infanterie, tombe, comme nombre des ses camarades, sous la mitraille allemande près de Fleury-devant-Douaumont (Meuse), à une dizaine de kilomètres de Verdun.

Le corps de cet agriculteur, marié et père d'une fille de 12 ans, est transporté, avec ceux d'autres fantassins français, dans une chapelle voisine qui sera bombardée par l'artillerie allemande, a expliqué à l'AFP Pierre Ducout, maire de Cestas, dans le sud-ouest de la France, d'où était origine Jean Caillou.

Comme tant d'autres, son corps restera enfoui dans la terre meusienne pendant près d'un siècle, jusqu'à ce que, en mai, des Allemands venus se recueillir sur le champ de bataille, devenu lieu de mémoire, ne remarquent des ossements affleurants du sol.

Des fouilles sont entreprises, qui aboutiront à l'exhumation de 26 corps, dont, certains, notamment celui de Jean Caillou, avaient conservé leur plaque militaire nominative, précise Gisèle Brun, présidente du comité de Cestas du Souvenir français, association chargée de l'entretien de tombes de soldats et de monuments commémoratifs.

«C'était un enfant de Cestas : il y est né, il a été à l'école à Cestas, il s'y est marié». L'idée de l'inhumer dans le carré militaire communal était «logique».

La fille de Jean Caillou, morte en 1995, n'avait pas d'enfant et le soldat était donc sans descendance directe.

Le soldat s'est vu décerner la médaille commémorative de Verdun, avant que le cercueil abritant ses restes, recouvert d'un drapeau bleu-blanc-rouge, ne soit conduit vers le carré militaire du cimetière où il a été inhumé, au côté de cinq autres militaires.