La motion de censure déposée par le principal parti d'opposition la Gauche radicale Syriza a été rejetée dans la nuit de dimanche à lundi par la majorité des députés du gouvernement de coalition droite-socialistes d'Antonis Samaras.

Sur les 300 députés de la chambre, 153 parlementaires dont la plupart de la majorité de la coalition gouvernementale ont voté contre cette motion de censure déposée par le Syriza jeudi après l'évacuation par la police des locaux de l'ancienne télévision publique ERT.

En faveur du renversement du gouvernement ont voté 124 députés du Syriza et de trois autres partis d'opposition: les communistes KKE, les Grecs Indépendants (populiste, nationaliste) et les néonazis d'Aube dorée.

Une députée du Pasok (socialistes) a voté en faveur du renversement du gouvernement et a été radiée dans la foulée du groupe parlementaire de ce parti.

Dix-sept députés dont la plupart du petit parti de la Gauche démocratique (Dimar) se sont abstenus.

La motion de censure contre le gouvernement de coalition visait à dénoncer la poursuite des mesures de rigueur et la fermeture de la ERT, qui avait entraîné le licenciement de 2600 employés.

Ces employés font partie d'un total de 4000 fonctionnaires que le gouvernement s'est engagé auprès de la troïka des créanciers, UE-BCE-FMI, à licencier d'ici la fin de l'année.

Farouche opposant aux politiques d'austérité et aux coupes tous azimuts imposées dans les services publics de la Grèce, dont l'audiovisuel, le Syriza d'Alexis Tsipras n'a cessé depuis le début de la crise de la dette en 2010 de mettre en cause les mesures dictées par la troïka, qui ont plongé le pays dans une profonde récession.

M. Tsipras a dénoncé «les politiques catastrophiques» du gouvernement qui actuellement mène des discussions à Athènes avec les représentants de la troïka sur d'éventuelles nouvelles mesures de rigueur.

«Le gouvernement a échoué à faire face à la crise humanitaire» causée par les plans d'austérité, a lancé M. Tsipras au parlement. Il a appelé à «des élections anticipées pour renverser le gouvernement».

M. Samaras a qualifié la motion de censure de «coup de théâtre» du Syriza et critiqué ce parti qui met en danger «la stabilité» dont bénéficie le pays ces derniers mois.

Il a réitéré que les élections vont avoir lieu comme prévu, «en 2016».

Le débat à l'Assemblée sur la motion de censure avait commencé vendredi et devait se clôturer dimanche à minuit avec un vote nominatif.

Plusieurs milliers de militants du Syriza se sont rassemblés dimanche soir sur la place Syntagma devant le Parlement dans le centre d'Athènes à l'appel de leur parti pour dénoncer les politiques d'austérité.