Nadejda Tolokonnikova, l'une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, est en cours de transfert vers un camp de travail en Sibérie, après s'être dite menacée de mort dans son ancien camp, a annoncé mardi son mari.

Le nouveau camp de Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, «se trouve dans la région de Krasnoïarsk (Sibérie Orientale), dans la localité de Nijni Ingach (...), à 4400 km de Moscou», a écrit Piotr Verzilov sur Twitter.

La jeune femme «est exilée au fond de la Sibérie. C'est une punition pour le retentissement de sa lettre» publiée en septembre, dans laquelle elle s'était dite menacée de mort et avait dénoncé des conditions de détention proches de l'esclavage dans le camp de Mordovie, à 600 km à l'est de Moscou, où elle purgeait sa peine, ajoute M. Verzilov.

La décision de la transférer a été prise après qu'elle eut repris une grève de la faim entamée fin septembre.

Nadejda, qui va avoir 24 ans jeudi, «va fêter son anniversaire dans une cellule d'isolement quelque part dans la région de Krasnoïarsk», déplore son époux.

Il s'était alarmé samedi d'être sans nouvelles de Nadejda Tolokonnikova depuis l'annonce de son transfert il y a près de deux semaines.

Le délégué russe pour les droits de l'homme, Vladimir Loukine, a assuré mardi que Nadejda Tolokonnikova était en bonne santé et accompagnée d'un médecin pendant le transfert vers un nouveau camp.

«Elle mange bien et on dit que son état de santé est satisfaisant», a déclaré M. Loukine à l'agence Interfax.

Nadezhda Tolokonnikova purge avec une autre jeune femme une peine de deux ans de camp pour avoir chanté début 2012 une «prière punk» contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Sa peine est censée se terminer en mars 2014.