Winston Churchill craignait que la France ne déclare la guerre au Royaume-Uni en 1940, selon un télégramme adressé par le premier ministre britannique aux gouverneurs des colonies et vendu dimanche aux enchères près de Londres.

Ce message, daté du 4 juillet 1940, avait été envoyé au lendemain du début de l'attaque britannique meurtrière contre la flotte française en rade de Mers-el-Kébir dans le nord-ouest de l'Algérie en juillet 1940.

Dans ce télégramme surmonté de la mention «secret» et dont le Times a publié une copie, Winston Churchill justifiait ce bombardement: «Le 3 juillet au matin, les forces navales britanniques ont pris position à l'extérieur d'Oran (près du port de Mers-el-Kébir) et demandé aux autorités navales françaises de prendre certaines mesures pour éviter qu'un nombre important d'unités navales françaises intactes, qui se trouvaient dans ce port, ne tombent dans les mains des Allemands».

«Les Français ont refusé de prendre ces mesures. Une action importante en a résulté entre les forces navales britanniques et françaises, avec d'importantes pertes regrettables du côté français. Nous ne pouvons pas savoir quelles seront les conséquences, mais toutes les mesures doivent être prises au cas où les Français nous déclarent la guerre», poursuivait Winston Churchill.

L'attaque coûta la vie à près de 1300 marins français et se solda par le torpillage de plusieurs navires français. Elle fut décidée alors que la France venait de signer l'armistice avec l'Allemagne nazie.

Le télégramme a été vendu dimanche 1900 euros (2500 dollars), alors qu'il était estimé entre 180 et 240 euros (entre 240 et 320 dollars), selon la maison d'enchères International Autographs Auction.

La copie proposée aux enchères dimanche était adressée à Sir John Dill, chef du personnel général impérial, et a été cédée par un membre de sa famille, selon le Times.

Le nouvel acquéreur est un particulier résidant en Angleterre, a précisé la maison d'enchères sans communiquer son identité.