L'opposant Alexeï Navalny a exhorté les Russes à participer lundi à la Marche russe, un rassemblement ultra-nationaliste à Moscou, au moment où les défenseurs des droits de l'Homme s'inquiètent d'une montée de la xénophobie en Russie.

Navalny, dont la position d'opposant numéro un au Kremlin a été renforcée par son pointage de plus de 27 % à l'élection, en septembre, du maire de Moscou après une campagne aux forts accents anti-immigration, a déclaré qu'il ne participerait cependant pas à la marche de protestation de lundi.

«Cette décision n'était pas facile à prendre, je me rends compte qu'elle suscitera beaucoup de critiques», a déclaré l'opposant sur son blogue tard samedi, expliquant qu'il ne voulait pas donner au Kremlin l'occasion de le discréditer, ainsi que la manifestation.

La Marche russe, qui a lieu tous les ans, intervient après de violentes émeutes en octobre dans le sud de Moscou provoquées par le meurtre d'un jeune Russe par un Azerbaïdjanais.

Les nationalistes prévoient des marches dans des dizaines de villes à travers le pays, et espèrent mobiliser 30 000 personnes à Moscou.

Ils espèrent tirer profit des sentiments anti-immigration grandissants provoqués par le flux des travailleurs immigrés venant d'ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

Navalny, opposant numéro un au président Vladimir Poutine, régulièrement critiqué pour ses rhétoriques populistes et son soutien aux Marches, a estimé qu'il fallait se garder des stéréotypes.

Cette Marche ne devait pas être vue comme un rassemblement de manifestants faisant le salut nazi, a-t-il déclaré, la plupart des participants étant «des gens tout à fait normaux».