Trois soldats britanniques ont «exécuté» un Afghan blessé dans le sud de l'Afghanistan en 2011, a affirmé mercredi l'accusation, se fondant sur une vidéo des faits, au premier jour du procès des militaires jugés devant une cour martiale au Royaume-Uni.

Les trois Royal Marines, qui comparaissent à Bulford (sud de l'Angleterre), ont nié les faits qui se seraient déroulés le 15 septembre 2011 dans la province afghane du Helmand, où sont stationnées les troupes britanniques. Les militaires ne peuvent pas être nommés pour des raisons légales et sont identifiés, lors de leur procès, comme les soldats A, B et C.

Le soldat A est accusé d'avoir tiré à bout portant dans la poitrine d'un Afghan déjà blessé. Avant de le tuer, il lui a lancé: «Prends ça, salaud. T'en ferais autant», selon la transcription de l'enregistrement vidéo effectuée à partir de la caméra fixée sur le casque du soldat B qui s'est déclenchée accidentellement.

Le soldat A s'est ensuite tourné vers ses camarades, les soldats B et C. «Evidemment, ça reste entre nous les gars. Je viens de violer la Convention de Genève», leur a-t-il dit, en référence au texte sur le traitement des prisonniers de guerre.

Selon le procureur David Perry, ce meurtre a eu lieu alors que les trois soldats étaient en service, et après qu'une patrouille britannique eut été visée par deux insurgés armés.

Peu après cette attaque, un hélicoptère a été envoyé sur zone pour apporter un soutien à la patrouille et a tiré sur l'un des deux agresseurs présumés.

Les soldats A, B et C ont alors été envoyés pour vérifier si ce dernier avait été blessé ou s'il était mort. Ils ont découvert l'Afghan grièvement blessé et armé d'un AK47, de deux chargeurs et d'une grenade.

Selon le procureur, le soldat A a alors demandé à ses camarades de déplacer le blessé jusqu'à une zone moins visible depuis l'hélicoptère parce qu'ils «savaient très bien» ce qu'ils comptaient faire.

David Perry a affirmé que les soldats B et C étaient impliqués «à part entière dans le meurtre», assurant qu'ils avaient «encouragé et aidé le soldat A».

Le procès se poursuit et pourrait durer jusqu'à trois semaines.