Le commissaire européen à l'Élargissement, Stefan Füle, s'est dit confiant mardi que l'Ukraine libérera prochainement l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, comme le lui demande l'Union européenne pour signer un accord avec ce pays.

«Nous ne sommes pas loin de voir Ioulia Timochenko relâchée pour être soignée en Allemagne», a affirmé M. Füle au cours d'un point de presse. «Ce ne sera pas la semaine prochaine, mais bien sûr avant le sommet de Vilnius», a-t-il ajouté.

Un sommet du Partenariat oriental, réunissant l'UE et les pays de l'ex-URSS qui participent à ce programme, est prévu fin novembre dans la capitale de la Lituanie, qui assure la présidence semestrielle de l'Union.

L'UE et l'Ukraine souhaitent signer à cette occasion un accord d'association, mais le cas de l'opposante constitue un écueil pour ce rapprochement. «Au vu des progrès accomplis» sur les autres conditions posées par l'UE, «il serait logique que les Ukrainiens satisfassent à ce dernier critère», a insisté M. Füle.

Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a assuré à plusieurs reprises qu'une solution serait trouvée, mais jusque là sans avancée concrète, alors que l'Allemagne a proposé une issue sous la forme d'un accueil de Mme Timochenko pour des soins médicaux.

Pour parvenir à un règlement, le Parlement européen est convenu mardi de prolonger «jusqu'à mi-novembre» la mission de ses deux émissaires sur ce dossier, a déclaré son président, Martin Schulz, dans un point de presse avec ces derniers, l'ex-président polonais, Alexandre Kwasniewski, et l'ex-président du Parlement européen, Pat Cox.

«Après 16 mois et 22 visites en Ukraine, du travail supplémentaire est nécessaire» pour que l'Ukraine remplisse la condition d'en finir avec «la justice sélective», a souligné M. Cox.

«Nous sommes plus proches d'un scénario réaliste» de règlement «acceptable par les trois parties, le gouvernement ukrainien, Mme Timochenko et l'Union européenne», a pour sa part relevé M. Kwasniewski.

Les deux hommes travaillent sur un «projet de lettre» qui pourrait être adressée au président ukrainien par Mme Timochenko, pour ouvrir la voie à son transfert en Allemagne, a précisé M. Schulz.

Principale rivale de l'actuel chef de l'État ukrainien à la présidentielle de 2010, Mme Timochenko a été condamnée en octobre 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir, un jugement que l'UE soupçonne d'être politiquement motivé. Elle a été transférée en mai 2012 de sa prison dans un hôpital de Kharkiv (est) en raison de hernies discales.