Environ 400 immigrés ont été secourus dans la nuit de lundi à mardi dans le canal de Sicile au cours de trois opérations distinctes, au lendemain de la décision de Rome de renforcer son dispositif militaire et humanitaire en Méditerranée.

Au cours de la première opération, un canot pneumatique, avec 80 personnes à bord qui se trouvaient dans les eaux libyennes, a été secouru par un navire marchand dérouté sur les lieux par le quartier général des capitaineries de port italiennes.

Les deux autres opérations ont impliqué deux navires militaires italiens, la frégate Espero et le patrouilleur Vega.

Ces deux navires ont secouru, avec l'aide des vedettes des garde-côtes, un premier groupe de 80 immigrés qui se trouvaient en difficulté à plus de 100 km au sud de Lampedusa et un second groupe de 210 personnes à environ 80 km au sud de la petite île italienne, selon un communiqué.

Ces sauvetages interviennent au lendemain de la décision du gouvernement italien de lancer l'opération «Mare nostrum» pour renforcer le dispositif militaire en Méditerranée et éviter que ne se reproduisent des drames comme les deux naufrages qui ont fait dernièrement environ 400 morts en une semaine.

L'Italie a d'ores et déjà déployé 12 vedettes des garde-côtes et de la police financière qui opèrent dans un rayon approximatif de 40 milles (environ 75 kilomètres) autour de l'île de Lampedusa, principale porte d'entrée en Europe des migrants arrivant d'Afrique.

Quatre bâtiments militaires - deux patrouilleurs et deux frégates, soit une de plus qu'à présent - doivent opérer en dehors de ce rayon de 40 milles.

«Le dispositif actuel nous coûtait 1,5 million par mois. Avec ce nouveau plan, nous dépenserons encore plus», a affirmé lundi soir le ministre de la Défense Mario Mauro, sans donner plus de précisions.

«Un navire amphibie, opérationnel à partir de vendredi, sera utilisé pour la première fois», tandis que «la capacité d'hospitalisation des réfugiés, ainsi que leur accueil, seront amplifiés», a simplement ajouté M. Mauro.

La police italienne a par ailleurs annoncé mardi la mise sous séquestre au large des côtes calabraises, d'un «bateau-mère», soupçonné de traîner les embarcations de réfugiés depuis les côtes nord-africaines jusqu'aux eaux italiennes, ainsi que l'arrestation des 17 membres d'équipage.