Diffusion du portrait-robot d'un homme dont l'audition pourrait être «cruciale» selon Scotland Yard, appels à témoin en Grande-Bretagne, Allemagne et aux Pays-Bas, émissions télévisées: six ans après la disparition de la petite Madeleine McCain au Portugal, l'enquête est relancée.

Deux portraits-robots d'un homme que la police britannique souhaite interroger dans le cadre de l'enquête sur la disparition en 2007 de la petite Britannique faisaient la Une lundi de plusieurs quotidiens britanniques et des télévisions d'information en continu.

Cet homme, âgé de 20 à 40 ans, pourrait parler allemand et aurait été vu le soir de la disparition de «Maddie» à proximité de l'appartement loué par les McCain, dans un complexe touristique de Praia da Luz, dans le sud du Portugal.

Il est décrit comme un homme blanc avec des cheveux châtains courts et rasé de près.

«Cet homme peut être ou pas la clé pour débloquer cette enquête, le localiser et pouvoir lui parler est d'une importance cruciale pour nous», a déclaré le détective en chef de l'affaire, Andy Redwood.

Les deux portraits-robots résultent des descriptions faites à la police portugaise par deux témoins après la disparition de la fillette, alors âgée de trois ans, qui a bouleversé le Royaume-Uni.

Ils seront également publiés dans les jours qui viennent aux Pays-Bas et en Allemagne, a indiqué la police britannique.

D'autres portraits-robots seront également diffusés lundi soir dans l'émission télévisée de la BBC «Crimewatch», afin «d'éliminer des innocents ou établir s'ils peuvent être liés de loin ou de près» à la disparition de la fillette, a expliqué Scotland Yard dans un communiqué.

L'émission «Aktenzeichen XY» de la chaîne publique allemande ZDF doit également les diffuser mercredi. Parmi ces portraits figurent deux suspects parlant allemand, selon le quotidien populaire Bild.

L'émission de la BBC permettra aussi de présenter une nouvelle chronologie des événements autour de la disparition de l'enfant, selon la police.

La police portugaise avait classé l'affaire en 2008, mais le Royaume-Uni a passé deux ans à éplucher le dossier et a ouvert officiellement sa propre enquête en juillet dernier.

Les enquêteurs britanniques ont interrogé 442 personnes au cours des deux dernières années, et ont identifié 41 suspects potentiels, dont 15 Britanniques, sans procéder à aucune arrestation.

La semaine dernière, ils avaient annoncé avoir épluché les relevés de milliers de téléphones portables de personnes qui se trouvaient à proximité de l'endroit où Madeleine McCain avait disparu.

«Ce qu'on a pensé faire dès le début était de reprendre tout à zéro», a expliqué le détective en chef de l'affaire, Andy Redwood, dans un extrait de l'émission de la BBC prédiffusé.

Son équipe s'est concentrée sur ce qui s'est passé le 3 mai 2007 entre 20H30 - au moment où Kate et Gerry McCain ont quitté leur appartement pour aller dîner avec des amis dans un restaurant à proximité - et 22H00, heure à laquelle Kate McCain a découvert que sa fille avait disparu.

Le travail réalisé par Scotland Yard «a considérablement modifié la version des faits connue du grand public», a ajouté Andy Redwood, espérant que la diffusion des nouveaux éléments «apportera de nouvelles informations qui feront avancer l'enquête».

En avril dernier, la police avait diffusé une photo de «Maddie», vieillie par ordinateur, de manière à fournir une simulation de la fillette à l'âge de neuf ans.

L'émission de la BBC comprendra également des interviews des parents de la fillette, Gerry et Kate McCain.

«Ce n'est pas nous qui avons fait quelque chose de mal dans cette affaire. C'est la personne qui est entrée dans cet appartement et a emmené notre petite fille loin de sa famille», a confié dans cette interview Kate McCain.

Avec son mari, elle a intenté un procès en diffamation contre Gonçalo Amaral, l'ancien inspecteur portugais chargé de l'affaire.

Dans un livre «Maddie, l'enquête interdite», il défend la thèse de la mort accidentelle de la fillette, mettant en cause ses parents.