Le parquet national et la police mènent une enquête sur un Néerlandais de 48 ans, soupçonné d'avoir manipulé à des fins sexuelles et via internet près de 300 jeunes filles, a indiqué mercredi le parquet.

«Il semblerait qu'il a approché près de 300 jeunes filles avec des demandes sexuelles pendant près de 8 ans, via internet, dans des chats», a indiqué le parquet dans un communiqué.

«Il disposait de différents comptes e-mails et aurait fait usage de plusieurs identités, de plusieurs surnoms», indique le parquet, soulignant que l'homme «avait persuadé les filles d'effectuer des actes sexuels seules devant leur webcam».

Plus de 26 000 vidéos et 144 000 images, ainsi que d'innombrables conversations de chats, ont été retrouvées sur l'ordinateur du suspect, identifié comme Frank R. par les médias néerlandais.

«Dans quelques cas, les contacts sont allés jusqu'au contact physique (grooming)», a ajouté le parquet.

On appelle «groomers» ces prédateurs qui sévissent sur internet en apprivoisant par les «chats» les enfants afin de les abuser sexuellement.

Sur les 11 jeunes filles qui ont eu des contacts physiques avec le suspect, trois se sont rendues dans son domicile, situé à Cuijk, à proximité de la frontière allemande.

«Les contacts physiques sexuels ont également été enregistrés», selon le parquet, qui souligne qu'il n'y a aucune indication pour l'instant que l'homme partageait ces enregistrements sur internet.

L'homme avait été arrêté en mai, soupçonné d'avoir arraché une jeune fille à l'autorité de ses parents, mais avait été très vite soupçonné de possession de contenus pédopornographiques, de grooming et «d'actes de débauches».

L'enquête est lente, car «toutes les vidéos ne contiennent pas des signes qui permettent d'identifier les jeunes filles», affirme le parquet.

Environ 65 jeunes filles, âgées de 10 à 17 ans et résidant dans tout le pays, ont jusqu'à présent été identifiées.

La police est en train de contacter les parents afin de savoir s'ils désirent porter plainte, tout en continuant de tenter d'identifier les autres jeunes filles figurant sur les vidéos.

L'enquête aurait néanmoins pu commencer «trois quarts» d'années plus tôt, selon la police néerlandaise, citée par les médias néerlandais.

Les parents d'une jeune fille de 16 ans s'étaient en effet alors tournés vers la police, leur fille ayant une relation avec Frank R. Ils avaient finalement renoncé à porter plainte.

La police n'avait alors pas référé l'affaire au parquet, ce qui a constitué une «faute de procédure», selon un responsable de la police, cité par l'agence de presse ANP.