Dans le petit État du Vatican qui a connu l'an dernier les intrigues du scandale Vatileaks, le pape François a confié samedi aux gendarmes un nouveau rôle: celui de veiller, quand ils le peuvent, à empêcher les commérages et les médisances.

«Je vous demande, a confié François aux gendarmes chargés de la sécurité du plus petit État du monde, de nous défendre mutuellement contre les bavardages».

«Demandons à Saint-Michel (l'archange patron des gendarmes) de nous aider dans cette guerre: ne jamais parler mal de l'autre, ne jamais ouvrir les oreilles aux commérages. Et si j'entends quelqu'un en train de commérer, je l'arrête! Je lui dis: ici on ne peut pas: Prenez la porte Sainte Anne (principal accès au Vatican pour les employés et les visiteurs), allez dehors et continuez vos bavardages dehors», a conseillé le pape aux gendarmes.

«Non à la zizanie» a-t-il encore déclaré, expliquant aux gendarmes réunis pour sa messe quotidienne dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, que personne, ni même lui, n'était vacciné contre ce fléau.

«Je voudrais que vous ne défendiez pas seulement les portes et les fenêtres du Vatican, un travail nécessaire et important, mais que vous défendiez les portes du coeur de ceux qui travaillent au Vatican où la tentation pénètre comme ailleurs».

«C'est une tentation qui plaît tant au diable, contre l'unité (....) Et il cherche à créer la guerre interne, une sorte de guerre civile et spirituelle (....) Une guerre qui se mène avec la langue», a-t-il commenté.

Le pontife argentin faisait sûrement référence aux attaques croisées qui ont existé de tout temps au Saint-Siège, mais qui ont été révélées dans une grande ampleur, lors des fuites à la presse italienne de documents confidentiels et de lettres parvenues à Benoît XVI, lors du scandale «Vatileaks» l'an dernier.

Mais le pape François parle aussi au présent, montrant ainsi que cette zizanie n'a pas complètement cessé. Son style direct et sa volonté de réformer l'Église suscitent de nombreux commentaires, pas toujours favorables, entre les murs du petit État.