Les services pénitentiaires russes ont indiqué mardi avoir placé en cellule d'isolement Nadejda Tolokonnikova, l'une des jeunes femmes emprisonnées du groupe Pussy Riot, qui a entamé une grève de la faim et s'est dite menacée de mort.

«Tolokonnikova a été placée dans ce qu'on appelle un endroit sûr dans la colonie. Ce n'est pas une cellule disciplinaire», a indiqué un porte-parole du Service cité par l'agence Interfax.

«Elle se trouve dans une cellule isolée de 7 mètres carrés, dans des conditions confortables: un lit, un réfrigérateur et un WC», a ajouté le porte-parole.

Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, qui purge une peine de deux ans dans une colonie pénitentiaire en Mordovie (600 km à l'est de Moscou), avait annoncé avoir entamé lundi une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail.

Le chef d'une commission régionale sur le secteur pénitentiaire, Guennadi Morozov, avait annoncé plus tôt à l'agence Ria-Novosti que Nadejda Tolokonnikova avait été placée dans une cellule disciplinaire.

L'avocat de la jeune femme, Irina Khrounova, a confirmé à l'agence d'information judiciaire RAPSI que Tolokonnikova «avait été placée dans un endroit sûr». «Elle ne m'a rien dit sur une cellule disciplinaire», a-t-elle ajouté.

Lundi, Nadejda Tolokonnikova avait transmis par son avocat une lettre à la presse, où elle faisait des conditions au camp de travail pour femmes n°14 un récit pouvant rappeler des témoignages sur le Goulag soviétique.

Dans une plainte séparée adressée à la justice, elle accusait le directeur adjoint du camp, Iouri Kouprionov, de l'avoir menacée de mort le 30 août dernier après qu'elle se fut plainte des conditions de détention et de travail.

Dans un communiqué, le Service russe de l'exécution des peines a rejeté toutes les accusations.

Ancienne étudiante en philosophie et mère d'une fillette de cinq ans, Nadejda Tolokonnikova a été condamnée en août 2012, avec deux camarades, à deux ans de détention pour une «prière punk» contre Vladimir Poutine, chantée dans la cathédrale de Moscou.

L'une des trois a été libérée, mais Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, qui ne veulent pas se reconnaître coupables, se sont vu refuser toute libération anticipée.