Les associations anticorruption Transparence International France (TIF) et Sherpa ont déposé plainte vendredi contre un oncle du président syrien Bachar al-Assad, propriétaire d'un «patrimoine extraordinaire» en France résultant, selon elles, de la corruption, a-t-on appris de source proche du dossier.

Si Rifaat al-Assad, 66 ans, «a été placé en résidence surveillée, puis contraint à l'exil en 1998», «il est resté vice-président de la République syrienne jusqu'en 1998» et «il est vraisemblable que tout ou partie de ces avoirs soient le produit d'actes de corruption ou d'infractions assimilées (détournement de fonds publics, abus de bien social, etc.)», selon cette plainte que l'AFP a consultée.

Déposée contre Rifaat al-Assad et contre X, la plainte vise notamment les infractions de recel de détournement de fonds publics, corruption et blanchiment aggravé en bande organisée.

Selon TIF et Sherpa, Rifaat al-Assad «dispose d'une fortune qui se calcule en milliards d'euros». Les associations évoquent parmi ses propriétés françaises un hôtel particulier et «plusieurs dizaines d'appartements» dans le luxueux XVIe arrondissement de Paris, ainsi qu'un domaine de 45 hectares près de la capitale française.

Selon le journal Le Monde, qui a publié dans la semaine une enquête sur le patrimoine de Rifaat al-Assad en France, la vente d'un hôtel particulier de l'avenue Foch à Paris, a échoué en raison du prix jugé trop faible, quelque 70 millions d'euros (96 millions de dollars), offert par les acquéreurs potentiels, des Russes. Le quotidien évalue le patrimoine immobilier français de Rifaat al-Assad à 160 millions d'euros (220 millions de dollars).

«D'évidence», il «n'a pu financer l'acquisition de ce patrimoine extraordinaire par les seuls salaires et traitements reçus de ses activités politiques professionnelles connues, à savoir : commandant des Brigades de défense dans les années 1980, puis vice-président de la République arabe syrienne, aujourd'hui en exil et à la tête du "Groupe national uni" (...), organisation politique de l'opposition syrienne», selon la plainte.

Les deux associations demandent qu'il soit procédé «aussi rapidement que possible à un recensement exhaustif des biens (mobiliers ou immobiliers) ayant appartenu ou appartenant à M. Rifaat al-Assad et le cas échéant à son entourage».