Le président russe Vladimir Poutine a dit au premier ministre britannique David Cameron qu'il n'y a toujours pas de preuve que le régime syrien a fait usage d'armes chimiques contre les rebelles en Syrie, ont annoncé lundi les services du premier ministre.

Lors d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants, qui a eu lieu «à l'initiative de la partie britannique», M. Poutine a dit : «ils n'ont pas de preuves ni de l'utilisation d'armes chimiques ni de qui en serait responsable», selon un porte-parole de Dowing Street.

L'entretien téléphonique «a porté essentiellement sur la situation en Syrie à la suite des informations publiées par des médias sur un recours éventuel à des armes chimiques près de Damas», la capitale syrienne, précise le communiqué.

MM. Poutine et Cameron ont également évoqué des questions liées au sommet du G20 prévu les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), ancienne capitale impériale russe, selon la même source.

Depuis l'attaque chimique présumée le 21 août attribuée par les Occidentaux au régime syrien et qui a fait plusieurs centaines de morts, les appels des Occidentaux à une intervention militaire en Syrie se font de plus en plus pressants.

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a notamment estimé lundi qu'il était «possible» de répondre à l'usage d'armes chimiques en Syrie «sans unité complète au Conseil de sécurité de l'ONU».

Mais Moscou continue de défendre son allié, Damas, en estimant que ce sont des rebelles qui ont eu recours à des armes chimiques pour discréditer le gouvernement syrien.

L'intervention militaire en Syrie sans aval du Conseil de sécurité de l'ONU suggérée par Londres et Paris serait «dangereuse» et «une violation grossière du droit international», a ainsi déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.