Le Parlement turc pourrait écourter ses vacances estivales pour voter une réforme visant à renforcer la démocratie attendue dans le cadre du processus de paix en cours entre Ankara et la rébellion kurde, a affirmé jeudi le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

«Mes amis sont en train d'achever leurs travaux sur ces articles et si dieu veut, nous allons annoncer ce paquet démocratique (...). Il est possible que cela donne lieu à une rentrée anticipée du Parlement», a déclaré à des journalistes M. Erdogan, dont les propos étaient retransmis par la chaîne NTV.

Cette annonce intervient alors que les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) somment depuis plusieurs semaines le gouvernement de lancer des réformes renforçant les droits de la minorité kurde en contrepartie du retrait de leurs combattants de Turquie, entamé en mai.

Le 21 juillet, le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, qui négocie depuis la fin de l'année dernière un processus de paix avec Ankara, a exhorté le Parlement turc à «apporter sa contribution à un règlement historique» du conflit kurde en adoptant avec la rentrée parlementaire, le 1er octobre, une série de réformes démocratiques réclamées par les Kurdes.

Les Kurdes revendiquent notamment le droit à l'éducation en langue kurde, ainsi qu'une forme d'autonomie régionale.

Un abaissement du seuil électoral, actuellement à 10% pour le scrutin législatif, et une modification de la loi antiterrorisme font également partie des sujets couverts par le «paquet de démocratisation», selon les médias.

Fin juillet, Cemil Bayik, le numéro deux du PKK, a pour sa part donné aux autorités turques jusqu'au 1er septembre pour effectuer des «pas» confirmant leur engagement dans le processus de paix, prévenant que sinon, les rebelles devraient «se défendre».

M. Bayik a notamment appelé Ankara à constituer huit commissions chargées de présenter au Parlement des propositions de loi pour la résolution de la question kurde.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 40 000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.