Près de quarante hommes d'affaires russes du secteur de l'internet, à la tête pour certains de sites très populaires, ont exprimé mercredi leur soutien à l'opposant numéro un de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, candidat à la mairie de Moscou le 8 septembre.

Trente-sept chefs d'entreprises, dont Iouri Virovets (Headhunter.ru), Vitali Tatsiï (Kinopoïsk.ru, le très populaire site d'information sur le cinéma) ou Dmitri Navocha (Sports.ru), ont signé une lettre de soutien publiée sur le site de cet opposant, condamné à la mi-juillet à cinq ans de prison et remis en liberté le lendemain à la surprise générale.

«Nous soutenons ce candidat (...) et signons un contrat social avec cet homme politique», écrivent les signataires.

«Navalny défendra la prééminence de la loi, l'indépendance des tribunaux et la responsabilité des fonctionnaires devant la société et nous lui accordons notre soutien avec nos réputations, ressources en termes de finance, d'organisation et autres», selon le texte.

Juriste de formation, Alexeï Navalny s'est fait connaître en dénonçant sur son blogue et les réseaux sociaux des scandales de corruption au sein des puissantes entreprises publiques et ses attaques ont reçu un écho particulièrement important parmi les petits entrepreneurs.

«Le procès d'Alexeï Navalny (...) concerne chaque homme d'affaires russe, les forces de l'ordre et les tribunaux ayant reçu un signal explicite: chaque entrepreneur peut être jugé pour la vente ou l'achat de produits ou de services», ajoutent les signataires.

Figure emblématique de l'opposition, M. Navalny a été condamné le 18 juillet à cinq ans de prison, pour le détournement de fonds, qu'il conteste, d'une exploitation forestière publique.

Remis en liberté le lendemain jusqu'à l'examen de son pourvoi en appel, l'opposant, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a expliqué sa libération par les manifestations de soutien à Moscou et Saint-Pétersbourg le jour de sa condamnation.

«J'espère que les entrepreneurs du pays suivront l'exemple des dirigeants de ces sites», a-t-il écrit mercredi sur son blogue. «Il n'y rien à craindre à part votre propre peur», a-t-il résumé.

Fin juillet, un directeur adjoint de la chaîne de télévision publique Russie-24, Alexandre Orlov, avait affirmé avoir été limogé après avoir pris la défense de l'opposant sur Facebook.