Les sanctions du Pape François à l'encontre de deux archevêques slovènes à la suite d'un énorme scandale financier font de la Slovénie «un exemple», a estimé le plus haut dignitaire de l'Église catholique de Slovénie, le cardinal Franc Rode, cité par le quotidien slovène Delo.

«Au début de son pontificat», le Pape François «voulait peut-être utiliser la Slovénie afin de faire un exemple pour l'ensemble de l'Église et montrer qu'il n'y aurait pas de compromis concernant les problèmes financiers et autres», indique Delo, citant le cardinal Franc Rode après une messe qu'il a célébrée dimanche dans le nord-est de l'Italie pour la minorité slovène.

«Une ligne plus dure» envers le clergé en cas de faute est ainsi observée au Vatican, selon le cardinal Rode, qui a refusé de commenter les critiques, formulées notamment par l'évêque de Novo Mesto, Andrej Glavan, selon lesquelles la décision du Pape était excessive.

Mgr Andrej Glavan, nommé administrateur apostolique de l'archevêché de Ljubljana, avait déclaré la semaine dernière que les responsabilités dans ce scandale étaient «tombées injustement» sur les deux archevêques.

Les archevêques de Ljubljana, Anton Stres, et de Maribor, Marjan Turnsek, avaient remis le 31 juillet leur démission au Vatican, à la demande du Pape, après des investissements hasardeux et peu transparents qui ont conduit le seul diocèse de Maribor à une banqueroute spectaculaire, avec des pertes évaluées à 800 millions d'euros.

La Slovénie compte seulement deux archevêchés. Nommé cardinal en 2006, Franc Rode est depuis 2011 préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique.