Une collision frontale entre deux trains régionaux a fait un mort, le conducteur de l'un des trains, et 35 blessés, dont cinq grièvement, lundi à Granges-près-Marnand, en Suisse romande, a annoncé la police cantonale vaudoise.

Le corps du conducteur de l'une des deux motrices, retrouvé dans l'habitacle, a été désincarcéré à 1h30 du matin par les pompiers, qui ont dû d'abord séparer les deux motrices qui s'étaient encastrées l'une dans l'autre suite, selon un communiqué de la police. Une autopsie a été ordonnée par le procureur.

Les pompiers devaient travailler toute la nuit pour dégager la voie ferrée, avec l'aide d'une grue routière de 200 tonnes, et la ligne, fermée tout de suite après l'accident, devait rester fermée mardi.

La police a ajouté que l'enquête se poursuivait pour déterminer les causes de la collision. Elle a été confiée au SESA (Service d'enquête suisse sur les accidents) ainsi qu'à la gendarmerie.

Vingt-six personnes ont été hospitalisées, mais leur vie n'est pas en danger, a indiqué la police. Il y avait au total 46 personnes dans les deux trains au moment de la collision.

Le conducteur de l'autre train a été pris en charge par les secours, et les blessés légers ont été pris en charge sur place alors qu'un important dispositif de secours a été mobilisé. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place.

La collision est survenue vers 19h00 locales entre un train qui circulait en direction de Lausanne et un autre en provenance de Lausanne.

Les trains circulaient sur la même voie, alors qu'ils auraient dû se croiser au niveau de la gare de Granges-près-Marnand, selon une porte-parole des Chemins de fers fédéraux (CFF), présente sur les lieux.

Sous la violence du choc, les parties avant des deux motrices ont été défoncées et se sont partiellement encastrées l'une dans l'autre.

Aucune cause n'a encore été avancée pour expliquer cet accident, survenu à quelques dizaines de mètres de la gare de ce petit bourg du nord du canton de Vaud, situé en rase campagne.

L'accident est survenu sur la ligne reliant les villes de Payerne et Palézieux, non loin de la gare, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.

Les blessés ont été transférés dans les hôpitaux de la région par hélicoptère ou par ambulance, à Payerne et à Lausanne.

Deux énormes projecteurs ont été installés pour aider les équipes de secours alors que la nuit plongeait la scène de l'accident dans l'obscurité.

D'importants moyens ont été également mis en oeuvre sur le site pour séparer les deux convois en les tractant. L'opération devrait durer plusieurs heures.

L'accident rappelle la collision entre deux trains régionaux survenue en janvier dernier aux abords de la gare de Neuhausen-am-Rheinfall, près de Schaffhouse, dans le nord de la Suisse.

La collision, due au non respect d'un signal, avait fait 25 blessés légers. Il faut remonter à octobre 2003 pour un accident aussi grave en Suisse. Une collision à Zurich avait fait 45 blessés.

La collision de lundi survient après trois accidents de transports graves survenus dernièrement en Europe: le déraillement d'un train français le 12 juillet à Brétigny, près de Paris (sept morts), celui d'un train espagnol le 24 juillet près de Saint-Jacques de Compostelle (79 morts), et l'accident d'un autocar italien dimanche dans la région de Naples (38 morts).

Le conducteur était Français

Le conducteur de l'un des deux trains, entrés en collision frontale lundi soir au nord de Lausanne, et qui est mort dans sa cabine, était un Français de 24 ans, domicilié en Suisse, à Payerne, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police cantonale vaudoise.

Ce conducteur était aux commandes d'un train régional en provenance de Lausanne, qui a percuté de plein fouet un train venant en sens inverse, et arrêté sur la voie après que son conducteur se soit rendu compte qu'un feu de signalisation n'avait pas été respecté.

Le Français est l'unique victime de cet accident, qui a fait par ailleurs 26 blessés, dont la plupart ont quitté l'hôpital, selon les autorités suisses.

L'autre conducteur, un Suisse âgé de 54 ans, a survécu à l'accident, parce qu'il s'est réfugié au fond de la rame, juste avant l'impact.

Sous la violence du choc, les trains ont rétréci de 8 mètres, ont indiqué mardi les autorités suisses, au lendemain de l'accident.

Dans un premier temps, lundi soir, la police cantonale vaudois avait indiqué que tous les passagers des trains étaient des Suisses.