Le défilé du 14 juillet, ouvert cette année au sol par les troupes maliennes, s'est déroulé dimanche matin sur la célèbre avenue des Champs Elysées à Paris, sous un soleil radieux et en présence d'une foule dense.

La cérémonie sera suivie par un entretien télévisé de François Hollande qui cherchera à rassurer des Français pessimistes du fait de la morosité économique.

À bord d'un véhicule de commandement, le président a passé en revue les troupes depuis l'Arc de Triomphe avant de descendre les Champs Elysées, escorté par les cavaliers de la Garde Républicaine, donnant ainsi le coup d'envoi du défilé

Sur son passage, quelques huées et sifflets ont été entendus, provenant d'opposants au mariage homosexuel.

La patrouille de France a tracé dans le ciel parisien le drapeau bleu-blanc-rouge, survolant la tribune officielle, où se trouvaient, aux côtés de François Hollande, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré et les ministres de la Défense de treize pays africains ayant participé aux opérations au Mali

Les moyens aériens se sont succédé avant que ne commence le défilé au sol.

Une soixantaine de soldats maliens ont défilé, suivi d'un détachement de la Minusma, la force de l'ONU à forte composante africaine qui a pris ses fonctions début juillet au Mali.

Ce contingent était suivi d'un détachement des unités françaises qui ont constitué le fer de lance de l'opération Serval.

Environ 3200 militaires français sont toujours déployés au Mali, pour faciliter notamment l'organisation de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet.

Un détachement croate, invité d'honneur deux semaines après l'entrée de ce pays dans l'Union européenne, a également défilé sous le regard du président Ivo Josipovic.

Si les troupes à pied - 4823 hommes et femmes - sont aussi nombreuses que l'an dernier, le nombre de véhicules (265, soit 35% de moins qu'en 2012), d'avions et d'hélicoptères (12% en moins) a été légèrement réduit pour une économie globale, selon la défense, de 10% à 15% par rapport à 2012.

Hollande attendu sur l'emploi

Avec le Mali, François Hollande s'est imposé en chef des armées et le succès de l'opération est un des rares sujets de satisfaction dans un climat morose.

À l'issue du défilé, il renouera avec la tradition de l'entretien télévisé au palais de l'Elysée, pour livrer son «éclairage sur les quatorze premiers mois» de sa présidence.

«Les Français veulent que le chef de l'État s'exprime» au vu de la «gravité de la situation, économique et sociale d'abord», selon l'un de ses conseillers.

Confronté à une situation économique et sociale préoccupante, M. Hollande s'attachera à démontrer qu'il est «un président qui tient son cap et qui se bat contre le chômage».

Mais la tâche s'annonce ardue alors que les experts restent très dubitatifs sur sa capacité à tenir sa promesse d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année, au moment où le nombre demandeurs d'emploi a dépassé 3,2 millions.

L'entourage de François Hollande veut croire que les Français sont certes «déprimés», mais n'ont «pas de colère dirigée contre le président». Il n'en reste pas moins qu'ils jugent très sévèrement son action. Seulement 30% disent en être satisfaits dans un récent sondage Ifop.

Sur le plan international, le président français devrait aussi s'exprimer sur la situation en Égypte, en Syrie ou en Tunisie où il a fait un récent déplacement.