Le pape Jean-Paul II a franchi le dernier obstacle avant sa canonisation, a annoncé mardi le Vatican. Un comité composé de cardinaux et d'évêques a accepté la candidature de l'ancien pape, plaçant maintenant la décision finale entre les mains du pape François. La canonisation pourrait avoir lieu dès décembre prochain.

L'agence ANSA a indiqué que la décision du comité n'était qu'une formalité, puisque la décision avait été prise il y a déjà un moment. Un responsable du Vatican a confirmé, sous le couvert de l'anonymat, les informations rapportées par le quotidien La Stampa, selon qui Jean-Paul II pourrait être canonisé conjointement avec le pape Jean XXIII, qui a organisé le concile Vatican II.

La cérémonie conjointe pourrait avoir lieu le 8 décembre prochain, à l'occasion de la Fête de l'Immaculée Conception. Cette année, les célébrations entourant cette fête seront un dimanche, soit le jour où se déroulent habituellement les canonisations. Une coïncidence qui alimente la thèse selon laquelle cette date sera choisie par le Vatican pour cette cérémonie conjointe.

La candidature du pape Jean-Paul II a cheminé rapidement vers la canonisation depuis son décès en 2005. Trop rapidement, selon certains observateurs. Ces derniers soulignent que plusieurs scandales de l'Église catholique ont éclaté pendant le pontificat de Jean-Paul II, notamment les abus sexuels de prêtres sur des mineurs, les problèmes de gouvernance de l'Église et le scandale de la banque du Vatican. Au contraire, certains affirment que pour devenir saint, il ne faut pas tenir compte des événements qui ont marqué un pontificat, mais seulement les gestes posés par le pape Jean-Paul II au cours de sa vie.

Par le passé, les cérémonies conjointes ont semblé constituer une réponse de l'Église catholique à certaines préoccupations concernant un candidat plus controversé. L'Église a entre autres donné deux titres lors d'une même cérémonie en 2000 à l'occasion de la canonisation du pape Jean XXII, surnommé le «bon pape», et celle du pape Pie IX, critiqué pour des propos jugés antisémites.

Si la candidature de Jean-Paul II semble avancer à vitesse grand V, celle de Jean XXIII n'a pas été traitée avec la même célérité. Son dossier fait en effet son chemin au sein du Vatican depuis cinquante ans, sans avoir encore été accepté.