Rater son suicide sur les voies ferrées du réseau de trains de banlieue de Paris peut coûter cher. Un jeune homme qui a tenté de mettre fin à ses jours dans le réseau parisien est maintenant poursuivi par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), ce qui pourrait lui valoir une amende de 4500 euros (6130 $) et deux ans en prison.

L'affaire s'est jouée lundi vers 17h. Le désespéré de 22 ans a été aperçu par un contrôleur pendant qu'il marchait le long des voies ferrées du Réseau express régional (RER) à la gare des Mureaux, en banlieue de Paris, rapporte Le Parisien. La SNCF a alors lancé des recherches pour le retrouver, ce qui a causé une interruption du service pendant de longues minutes, en pleine heure de pointe.

Au moins deux trains ont été annulés et une trentaine retardés, au grand déplaisir de la SCNF. Résultat: le groupe a déposé une poursuite contre le jeune homme mardi pour «entrave à la circulation». Un autre coup dur pour le désespéré qui souffrait d'une «peine de coeur», selon un policier cité par Le Parisien.

Cette démarche pour le moins inusitée de la SCNF a causé une grande controverse hier en France. Sur les réseaux sociaux, plusieurs usagers se sont montrés dégoûtés par le dépôt de cette poursuite.

«Vouloir se suicider, c'est déjà très triste, maintenant que va-t-il devenir? La SNCF pas d'humanité!», a écrit l'utilisatrice Bernadette Faille sur Twitter. «Des enculés jusqu'au bout à la SNCF», a pour sa part lancé Thomas Benezeth, moins diplomate.

Encore une grève

L'outrage causé par cette affaire est d'autant plus grand que les cheminots de la SNCF ont déclenché hier soir une grève de 36 heures qui paralysera une bonne partie de la France. Seuls quatre trains sur dix devraient circuler jusqu'à demain matin, ce qui chamboulera les plans de voyage de centaines de milliers d'utilisateurs du réseau.

La grève touchera aussi Paris, où seul un train sur trois sera en activité sur les lignes névralgiques des RER B et D. Les lignes C et E seront un peu moins touchées, avec un train sur deux en circulation.

Les cheminots de la SNCF, qui ont l'habitude de ces grèves, en ont contre un projet de réforme ferroviaire mis de l'avant par le gouvernement. En parallèle, la quasi-totalité des contrôleurs aériens français était en grève hier, ce qui a causé l'annulation de 75% des vols au pays.