L'ancien ministre bulgare de l'Intérieur Tsvetan Tsvetanov a été inculpé mercredi pour écoutes téléphoniques illégales d'hommes politiques et d'hommes d'affaires, a annoncé son avocat Menko Menkov.

Aussi bras droit de l'ancien Premier ministre conservateur Boïko Borissov, il est accusé d'avoir procédé à ces écoutes depuis 2009.

«Un acte d'accusation nous a été remis. Il nous a surpris, car il manque de preuves d'utilisation illégale de moyens spéciaux de renseignement», a déclaré à la presse Me Menkov. «Mon client est innocent», a-t-il martelé, alors que l'ancien ministre de l'Intérieur doit rester à la disposition de la justice bulgare.

Selon la radio publique BNR, Tsvetan Tsvetanov est accusé de «ne pas avoir exercé de contrôle sur l'utilisation des moyens des renseignements spéciaux».

La poursuite avait demandé le 30 mai la levée de l'immunité parlementaire de l'ex-ministre de l'Intérieur. Selon lui, «M. Tsvetanov a consciemment permis une violation des procédures d'utilisation de moyens de renseignement spéciaux».

Le président Rossen Plevneliev, la commissaire européenne Kristalina Gueorguieva, des responsables des partis et des milieux d'affaires auraient fait objet d'écoutes illégales, selon un rapport anonyme remis à la poursuite en avril par le président du Parti socialiste, Sergueï Stanichev.

Le sujet a largement été exploité au cours de la campagne des élections législatives anticipées, le 12 mai. Tsvetan Tsvetanov est le directeur de la campagne du parti conservateur Gerb, de l'ancien Premier ministre Boïko Borissov, poussé à la démission le 20 février, sous la pression de la rue, après de nombreuses manifestations en février.

Le Gerb avait remporté le scrutin du 12 mai, mais sans majorité et, en l'absence de partenaires pour former une coalition gouvernementale, il s'est retrouvé dans l'opposition. Le gouvernement est, lui, dirigé par un économiste sans étiquette, Plamen Orecharski, avec le soutien des socialistes et du parti de la minorité musulmane turque (MRF).

Le nouveau parlement bulgare envisage de faire passer le service responsable des écoutes, qui dépend actuellement du ministère de l'Intérieur, sous le contrôle direct du gouvernement par la création d'une agence gouvernementale sur «les moyens spéciaux de renseignement».