Plusieurs parlementaires britanniques étaient dimanche au coeur d'un scandale, après avoir été filmés à leur insu en train de proposer apparemment leurs services en échange d'argent, à des journalistes se faisant passer pour des représentants d'une entreprise privée.

Trois membres de la Chambre des Lords ont été filmés en caméra cachée par le Sunday Times qui en diffuse des extraits, deux jours après une affaire similaire de trafic d'influence présumé touchant un député conservateur.

Le parti travailliste a suspendu dimanche deux des Lords impliqués, Jack Cunningham et Brian Mackenzie, tandis que le troisième, John Laird, du parti unioniste d'Ulster, a démissionné de son groupe parlementaire, en attendant les résultats d'une enquête.

Tous trois démentent avoir violé les règles parlementaires, qui interdisent aux membres de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords de se faire payer pour promouvoir une cause.

Dans les enregistrements diffusés par le Sunday Times, Lord Cunningham indique à des journalistes se faisant passer pour des lobbyistes au service d'une entreprise d'énergie solaire, qu'il peut leur «permettre de rencontrer des gens, si besoin des membres du gouvernement», et évoque une rémunération de 12 000 livres (près de 19 000$) par mois.

Le parlementaire a accusé l'article d'être «sensationnaliste et trompeur».

Lord Mackenzie, quant à lui, propose de faire appel à des amis parlementaires pour permettre aux faux lobbyistes d'utiliser le palais de Westminster - siège du Parlement - comme lieu de réception. Lord Laird de son côté explique qu'il peut demander à des collègues parlementaires de poser devant la Chambre des Lords des questions relatives aux intérêts de ses clients, selon le journal.

Ces révélations s'ajoutent aux accusations visant le député Patrick Mercer, qui a démissionné vendredi du groupe parlementaire conservateur après avoir été filmé également à son insu, dans le cadre d'une enquête de la BBC et du Daily Telegraph.

Selon ces médias, le député a été approché par des journalistes se présentant comme des lobbyistes au service d'entreprises désireuses de voir les îles Fidji réintégrer le Commonwealth dont elles ont été suspendues en 2009.

Selon le Daily Telegraph, après avoir reçu 4000 livres (plus de 6000$) il a présenté cinq questions au Parlement rédigées par les faux lobbyistes ainsi qu'une motion parlementaire en faveur des îles Fidji.

Toujours selon le journal, le député a accepté de fournir une carte de sécurité pour accéder à la Chambre des Communes aux faux lobbyistes.

Patrick Mercer avait indiqué vendredi qu'il consultait un avocat à propos des accusations portées contre lui. «Dans le même temps, pour ne pas mettre mon parti dans l'embarras, j'ai démissionné du groupe conservateur (au Parlement)», avait-il indiqué dans un communiqué.