Ruby, la jeune Marocaine avec qui Silvio Berlusconi est accusé d'avoir eu des prestations sexuelles rémunérées, a affirmé à nouveau vendredi devant le tribunal qu'elle avait menti aux enquêteurs sur les soirées torrides du Cavaliere.

«Je suis désolée d'avoir raconté des mensonges quand j'ai parlé aux procureurs. La plupart des choses que j'ai dites alors n'étaient pas vraies», a déclaré la danseuse Karima El-Mahroug, 21 ans, surnommée «Ruby, la voleuse de coeurs», devant la cour de Milan, lors d'un procès de proches du Cavaliere accusés de lui avoir fourni des prostituées.

La jeune fille marocaine avait raconté aux juges que Berlusconi et son comptable lui avaient donné 187 000 euros (243 000 $) en argent liquide. Mais vendredi, elle a expliqué avoir «inventé» cette somme juste pour faire de l'effet.

La jeune Karima El Mahroug est au coeur de ce procès et d'un autre visant directement M. Berlusconi, accusé d'avoir rémunéré des prestations sexuelles quand la jeune femme était mineure et d'avoir fait pression sur la police pour la libérer après son interpellation pour un larcin.

Ruby, ancienne «danseuse animatrice» de discothèque à Milan, témoignait pour la deuxième fois en huit jours devant le tribunal.

Vendredi dernier, elle avait déjà affirmé avoir menti et assuré «n'avoir jamais été une prostituée».

Elle est aussi revenue sur un de ses témoignages selon lequel Berlusconi aurait accueilli des séances de striptease pour sa «stimulation corporelle», lors de soirées «bunga bunga» dans sa villa d'Arcore, près de Milan. Elle a précisé que les jeunes femmes qui y avaient pris part s'étaient mises en petite tenue, sans se dénuder, et qu'il n'y avait eu aucun «contact» corporel» avec le milliardaire.

D'autres jeunes femmes avaient donné des détails sur des soirées torrides dans la villa de Berlusconi.

Ce procès dit «Ruby bis» voit comparaître trois amis de M. Berlusconi : l'agent de starlettes Lele Mora, Emilio Fede, un ex-présentateur de télévision, et Nicole Minetti, ex-conseillère régionale à Milan.

Dans le premier procès Ruby - dont le verdict est attendu fin juin-, le Parquet a requis contre M. Berlusconi six ans de prison et l'interdiction à vie d'exercer un mandat public.

La procureure Ilda Boccassini, qui avait fait un réquisitoire-fleuve la semaine dernière contre Silvio Berlusconi, a reçu une menace de mort, sous la forme d'une enveloppe contenant deux balles.

Elle avait requis contre l'ancien président du Conseil une peine de réclusion de six ans.