Un deuxième suspect a été mis en examen samedi dans l'enquête sur les complicités dont a pu bénéficier le jihadiste français Mohamed Merah, les enquêteurs le soupçonnant d'avoir participé au vol du scooter utilisé par le tueur.

Le frère aîné du tueur, Abdelkader Merah, était jusque-là le seul mis en examen dans cette enquête, notamment pour complicité d'assassinat, une qualification qui n'a pas été retenue pour cet homme âgé de 25 ans, Mohamed Mounir Meskine.

Meskine a été mis en examen pour vol en réunion en lien avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroriste, conformément aux réquisitions du parquet.

Il a été placé en détention provisoire et sera réentendu le 17 juin sur le fond du dossier par le juge antiterroriste Christophe Tessier, a déclaré à l'AFP son avocat, Me Alexandre Parra-Bruguière.

Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été en compagnie des frères Merah pendant la journée du 6 mars 2012 et d'avoir pu prendre part ce jour-là au vol du scooter dont Mohamed Merah s'est servi pour perpétrer ses tueries.

Le jeune homme dément ces faits.

«Il ne reconnaît rien», pas même le vol du scooter, et «condamne fermement les agissements de Merah», a dit son avocat.

Copain de quartier des frères Merah, cet homme est connu des services de police et a été condamné à trois reprises pour des faits de vol, recel de vol et trafic de stupéfiants, selon une source judiciaire.

Les enquêteurs restent très prudents sur la connaissance qu'a pu avoir cet homme des projets criminels de Merah, comme en témoignent les chefs de mise en examen retenus.

Ils devraient désormais s'attacher à définir le profil de cet homme et à vérifier certaines de ses déclarations.

Depuis plusieurs mois, plusieurs personnes de l'entourage de Mohamed Merah et de son frère Abdelkader ont été interpellées dans la recherche d'éventuelles complicités avant d'être relâchées.

Mohamed Merah, petit délinquant des cités de Toulouse (sud-ouest) et zélateur d'un islam radical, a assassiné au nom du jihad trois parachutistes, trois enfants juifs et un enseignant juif entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban. Finalement identifié et localisé chez lui à Toulouse, il a été tué par la police les armes à la main après 32 heures de siège le 22 mars.