L'ex-ministre français Jérôme Cahuzac, qui a renoncé à briguer un nouveau mandat de député dans le Lot-et-Garonne (Sud-Ouest), est visé par une enquête judiciaire qui se concentre désormais sur les mouvements de fonds opérés par l'ancien ministre et ses relations avec les laboratoires.

L'ancien ministre du Budget a été mis en examen le 2 avril pour «blanchiment de fraude fiscale» et «blanchiment d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale».

Il a reconnu qu'il avait placé 600 000 euros sur un compte, ouvert en Suisse en 1992 puis déplacé à l'automne 2009 à Singapour.

M. Cahuzac a affirmé, par la voix de son avocat, que ces sommes non déclarées étaient essentiellement le fruit de son activité de chirurgien et accessoirement de son travail de consultant pour l'industrie pharmaceutique.

Il a en effet créé en 1993 une société de consultant, Cahuzac Conseil, après avoir été conseiller technique chargé du médicament au ministère de la Santé de 1988 à 1991.

Les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, en charge de l'enquête depuis le 19 mars, s'attachent à vérifier ces dires. Ils ont ainsi lancé des investigations en Suisse et devraient le faire à Singapour.

Ils ont également entrepris d'explorer les relations de M. Cahuzac avec les laboratoires et ont ainsi perquisitionné en avril le domicile et le bureau de Daniel Vial chez Sanofi, comme l'avait révélé le Parisien.

M. Vial, lobbyiste, a reconnu avoir fait travailler M. Cahuzac pour qu'il conseille des laboratoires pharmaceutiques, clients de sa société de lobbying PR International. M. Vial a récemment quitté ses fonctions de conseiller chez Sanofi.

Dans cette enquête, les locaux du laboratoire Pfizer ont aussi été perquisitionnés.