Giulio Andreotti, sept fois président du Conseil et figure emblématique de l'ex-Démocratie chrétienne, est décédé lundi à l'âge de 94 ans, a annoncé la famille.

M. Andreotti, l'un des piliers de la politique italienne de l'après-guerre, né le 14 janvier 1919 à Rome, avait eu ces derniers temps des ennuis de santé et avait dû être hospitalisé en août 2012 pendant plusieurs jours pour une arythmie cardiaque.

M. Andreotti est mort aux alentours de 10 h GMT (6 h à Montréal) à son domicile de Rome, selon les médias.

Surnommé, entre autres, l'«inoxydable» en raison de sa longévité politique, Giulio Andreotti était sénateur à vie depuis de longues années, participant régulièrement aux travaux de la chambre haute du Parlement italien.

Pour cette raison, son absence ces derniers mois, à des moments cruciaux de la vie politique italienne comme l'élection du président de la République et le vote de confiance au nouveau gouvernement, avait été notée par tous les observateurs et interprétée comme un signe de dégradation de son état de santé.

«On savait déjà qu'il allait assez mal, sur le plan de la santé», a commenté sur la chaîne de télévision SkyTG24 Paolo Cirino Pomicino, 74 ans, ex-ministre dans un des gouvernements dirigés par Giulio Andreotti.

«Il était un élément important de la vie politique italienne et il a été à l'origine de la reconstruction du pays. Il a eu un prestige international que rarement les hommes politiques italiens ont», a ajouté M. Cirino Pomicino.

«C'était un homme machiavélique qui n'est jamais parvenu à son objectif, devenir président de la République», a commenté sur une note plus négative, Roberto Sommella, un responsable du site d'information financière Milano Finanza.

Un avis mitigé partagé par le journaliste de La Stampa, Riccardo Barenghi.

«Il emporte avec lui dans la tombe beaucoup de secrets. Giulio Andreotti a été dans le bien et dans le mal, mais surtout dans le mal, un protagoniste de notre vie politique», a-t-il dit sur SkyTG24.

L'opinion publique italienne lui a reproché notamment son intransigeance dans l'affaire de l'enlèvement du chef de la démocratie-chrétienne Aldo Moro en 1978 : chef du gouvernement à l'époque, M. Andreotti avait refusé toute négociation avec les Brigades Rouges.