La justice allemande a annoncé lundi avoir inculpé quatre hommes soupçonnés d'avoir fourni, en violation de l'embargo avec l'Iran, des équipements pour un réacteur nucléaire soupçonné de faire partie d'un programme nucléaire militaire.

Trois hommes ayant la double-nationalité allemande et iranienne, identifiés comme Kianzad Ka. Gholamali Ka. et Hamid Kh. ainsi qu'un Allemand, Rudolf M, ont été arrêtés en août dernier et inculpés vendredi par un tribunal de Hambourg, a précisé le parquet de cette juridiction dans un communiqué.

Les quatre hommes sont accusés d'avoir fourni en 2010 et 2011 des valves destinées à un réacteur à eau lourde, en rupture avec l'embargo sur les armes et les restrictions imposées au commerce de produits pouvant avoir une finalité à la fois civile et militaire.

Les puissances occidentales soupçonnent l'Iran de développer des armes nucléaires, ce que l'Iran réfute. La République islamique construit une centrale à eau lourde à Arak, dans le centre du pays, et affirme que le plutonium qu'elle génèrera sera destiné à la recherche médicale.

«Une crainte existe de voir ce réacteur utilisé pour produire des armes nucléaires contenant du plutonium», explique le parquet de Hambourg.

Les trois Germano-Iraniens âgés de 25 à 80 ans, et l'Allemand de 78 ans, sont accusés de s'être associés pour livrer ces équipements via plusieurs pays asiatiques en contrepartie de plusieurs millions de dollars.

Ils sont notamment soupçonnés d'avoir effectué cinq envois par bateau de 92 valves. La commande viendrait d'un Iranien de 48 ans, également recherché par les autorités allemandes, qui utilisait différentes entreprises installées dans plusieurs pays pour contourner l'embargo contre l'Iran, selon le parquet.

Deux des inculpés, Gholamali Ka. et son fils Kianzad Ka., sont actuellement emprisonnés. Hamid Kh., intermédiaire présumé, et Rudolf M., qui dirige une entreprise de Thuringe (est) ayant fabriqué certaines des valves, ont été libérés sous caution.