La mairie de Moscou a autorisé l'organisation d'un rassemblement et d'une marche de l'opposition au président russe Vladimir Poutine dans le centre de Moscou le 5 mai, ont indiqué lundi ses organisateurs.

Le rassemblement débutera sur la place Kaloujskaïa à partir de 12H00 GMT. Il sera suivi d'une marche jusqu'à la place Bolotnaïa, auparavant théâtre de grandes manifestations contre le régime de Vladimir Poutine, dont l'une avait dégénéré en heurts avec la police le 6 mai 2012, a indiqué l'un des organisateurs, Mikhaïl Anchakov, à l'agence officielle Itar-Tass.

Il a ajouté que la mairie n'avait pas encore autorisé l'organisation d'une plus grande manifestation prévue le 6 mai pour marquer le premier anniversaire de ce rassemblement, au cours duquel une trentaine de policiers et des dizaines de manifestants avaient été blessés.

Des dirigeants de l'opposition, parmi lesquels le libéral-nationaliste Alexeï Navalny et le leader du Front de Gauche Sergueï Oudaltsov, avaient alors été appréhendés, avec quelque 400 autres militants de l'opposition, puis relâchés.

Depuis, près d'une trentaine de personnes ont cependant été inculpées de participation à des «troubles massifs» pendant ce rassemblement qui avait eu lieu à la veille de l'investiture au Kremlin pour un troisième mandat de Vladimir Poutine.

L'opposition russe, qui avait mobilisé des centaines de milliers de manifestants en 2012, semble en perte de vitesse, soumise à une pression sans précédent ces derniers mois.

Des enquêtes ont été ouvertes à l'encontre de chefs de file de l'opposition, notamment Alexeï Navalny et Sergueï Oudaltsov, qui risquent plusieurs années d'emprisonnement.

Les autorités ont également procédé ces dernières semaines à une vaste campagne de contrôle des ONG, officiellement destinée à identifier celles qui bénéficient d'un financement étranger et ont des activités politiques, obligées dès lors à s'identifier comme des «agents de l'étranger» sous peine de sanctions.

La semaine dernière, l'association Golos, qui avait dénoncé des fraudes massives au profit du parti au pouvoir lors des élections législatives fin 2011 et de la présidentielle de 2012, a été condamnée à payer une amende de 300 000 roubles (9800 $CAN), et sa directrice de 100 000 roubles (6550 $CAN) pour ne pas s'être inscrite sur le registre des «agents de l'étranger».