La promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage dès la fin de cette année est désormais «un pieux mirage» alors que la France n'a jamais compté autant de demandeurs d'emploi, estime la presse vendredi.

«Les records sont faits pour être battus. Mais en voilà un dont on se serait bien passé!», s'exclame Jean-Michel Servant dans le Midi libre à propos des 3 224 600 chômeurs inscrits à Pôle emploi en mars.

Or, la plupart des éditorialistes, à l'instar de David Guévart (Courrier picard) ne manquent pas de rappeler que François Hollande a promis de «faire reculer le chômage avant 2014. Rien ne permet plus d'y croire».

Pour Hervé Cannet, de La Nouvelle République du Centre Ouest, «la célèbre prophétie présidentielle d'un inversement de la courbe du chômage comme cadeau de Noël, malgré les certitudes officielles des ministères de l'Économie et du Travail, apparaît, dans un environnement pareil comme un pieux mirage».

«Chacun, et François Hollande en premier, avait placé ses espoirs dans une reprise pour la deuxième partie de 2013. Cette espérance est mort-née», renchérit Le Télégramme sous la plume d'Henry Lauret.

Dubitatifs sur le calendrier, les éditorialistes sont sceptiques sur l'efficacité des mesures envisagées pour endiguer l'envolée du chômage.

Dans Le Figaro, Gaëtan de Capèle est convaincu qu'«il faudra autre chose que la +boîte à outils+ présidentielle pour combattre le chômage.»

«Les contrats de génération, les emplois d'avenir? Au même titre que les mesures des précédents gouvernements, des emplâtres sur des jambes de bois», assure Philippe Marcacci dans L'Est républicain.

Dans Ouest France, Pierre Cavret appelle le chef de l'État à «être audacieux sans jouer les risque-tout» et à «faire de l'emploi une vraie cause nationale». «Le dire de Chine, comme l'a fait, hier, François Hollande, c'est bien. Le faire, c'est mieux, à condition de chasser les dogmes paralysants et les postures politiciennes», insiste-t-il.