Trois députés de l'opposition de droite se sont vu notifier une sanction de principe pour leur comportement à l'Assemblée lors d'incidents qui ont émaillé le débat houleux sur le mariage homosexuel, voté mercredi à l'unanimité par le bureau de l'Assemblée nationale (Parlement).

Ces trois députés de l'UMP (principal parti d'opposition, très majoritairement contre la loi), Yves Albarello, Daniel Fasquelle et Marc Le Fur, ont reçu «un rappel à l'ordre», la plus légère des sanctions prévues par le règlement de l'Assemblée et qui n'implique aucune conséquence financière.

Cette décision a été annoncée dans un communiqué par le président socialiste de l'Assemblée, Claude Bartolone, au lendemain de l'adoption définitive du projet de loi qui a profondément divisé le Parlement, et a vu «pro» et «anti» manifester dans les rues des grandes villes.

Dans un premier temps, Claude Bartolone avait fait état d'un «rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal» qui signifie la privation pendant un mois du quart de leur indemnité parlementaire (environ 1400 euros), aux termes du règlement de l'Assemblée.

Les trois députés ont été sanctionnés pour les incidents survenus au cours de la dernière séance-marathon de débats dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Vers 1 h du matin, quelques députés UMP (Union pour un mouvement populaire) se sont rués vers un collaborateur de la ministre de la Justice qu'ils accusaient de provocation. Des huissiers ont dû s'interposer.

Le vote définitif mardi n'a pas apaisé les esprits. L'opposition de droite a immédiatement saisi le Conseil constitutionnel pour demander l'abrogation de la loi.

Dans la rue, dix personnes ont été placées en garde à vue mardi soir pour «violence» à la suite d'incidents après la manifestation parisienne des opposants, dont certains ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre.

Une autre manifestation ailleurs dans Paris saluait l'adoption de la loi.

Le président François Hollande a lancé mercredi un appel à «l'apaisement et au rassemblement» du pays «sur l'essentiel», appelant à tourner la page après l'adoption de cette loi.