La chambre haute du parlement britannique a définitivement adopté lundi le projet de loi modifiant les règles centenaires de succession au trône d'Angleterre afin de mettre un terme à la primauté masculine.

Elizabeth II doit désormais donner son assentiment royal -  une formalité - pour que le texte devienne loi.

En vertu de cette loi, les hommes n'ont plus la primauté sur les femmes dans la succession au trône. En conséquence, le premier enfant du prince William et son épouse Kate, attendu pour juillet, héritera du trône quel que soit son sexe.

Jusqu'à présent, une fille ne pouvait devenir monarque que si elle n'avait pas de frère, ce qui était le cas d'Elizabeth II.

Le but de la nouvelle loi est d'assurer une plus grande égalité entre les sexes, a expliqué James Wallace, un membre de la Chambre de Lords (chambre haute du parlement) qui s'exprimait au nom du gouvernement britannique.

Il a confirmé que le premier enfant du prince William - qui est lui-même deuxième dans l'ordre de succession au trône et petit-fils de la reine Elizabeth II - prendrait sa place dans l'ordre de succession «devant un éventuel frère».

Le texte adopté lundi offre aussi la possibilité à un héritier au trône d'épouser un ou une catholique, mais il interdit aux catholiques de devenir roi ou reine.

Jusqu'à présent, des unions entre anglicans et catholiques étaient prohibées sans conversion préalable. L'interdit remonte au schisme anglican du XVIe siècle, et aucune règle n'a été prévue concernant les autres religions, comme l'islam ou le judaïsme.

L'Église anglicane est née d'une rupture avec l'Église catholique après que le pape Clément VII eut refusé d'accorder le divorce au roi d'Angleterre Henri VIII.

Les 16 pays du Commonwealth dont la reine Elizabeth II est le chef d'Etat (Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande...) avaient donné leur accord de principe à cette double réforme lors d'une réunion en Australie en octobre 2011, soit bien avant l'annonce de la grossesse de Kate en décembre 2012.  Le projet de loi a été voté en seulement trois mois par les deux chambres du parlement britannique, en vertu d'une procédure permettant une lecture et une adoption rapides du texte.