Le procureur a requis cinq ans de camp lundi contre l'opposant russe Konstantin Lebedev pour «préparation à l'organisation de troubles massifs», une affaire à laquelle est lié le dirigeant du Front de Gauche Sergueï Oudaltsov.

«Je demande de condamner M. Lebedev à cinq ans d'emprisonnement dans une colonie à régime ordinaire», a indiqué le procureur, cité par l'agence officielle Itar-Tass, lors de l'ouverture du procès à Moscou.

Le jugement doit être rendu dès jeudi étant donné que M. Lebedev a reconnu sa culpabilité et conclu une entente avec l'accusation, une possibilité prévue par la législation russe.

Cette décision a été décriée par les membres du Front de Gauche, qui ont qualifié lundi sur Twitter le «comportement» de M. Lebedev de «bassesse et trahison».

Konstantin Lebedev, qui était un proche de Sergueï Oudaltsov, avait été placé en détention provisoire en octobre 2012, accusé tout comme M. Oudaltsov, un des chefs de file de la contestation contre Vladimir Poutine, de «préparation à l'organisation de troubles massifs», notamment le 6 mai 2012, un crime passible de 10 ans de camp.

Le 6 mai, une manifestation à la veille de l'investiture au Kremlin de Vladimir Poutine pour un troisième mandat de président, avait dégénéré en affrontements avec la police. Une trentaine de policiers et des dizaines de manifestants avaient été blessés.

Les poursuites contre MM. Oudaltsov et Lebedev avaient commencé après la diffusion en octobre d'une émission diffusée par NTV, chaîne de télévision pro-pouvoir, affirmant sur foi d'enregistrements en caméra cachée d'origine non précisée que les deux hommes étaient impliqués dans un projet visant à renverser le pouvoir par la force.

Le film comportait un enregistrement, dans lequel selon la chaîne, Sergueï Oudaltsov s'entretenait avec un parlementaire géorgien, Guivi Targamadzé, censé avoir financé l'opposition.

En février, M. Oudaltsov a été assigné à résidence dans la cadre de cette affaire.