Le Parlement italien et les délégués des régions sont convoqués jeudi pour procéder à l'élection du successeur de Giorgio Napolitano à la présidence de la République, a annoncé lundi la Chambre des députés.

«La présidente de la Chambre des députés Laura Boldrini a convoqué le Parlement (Chambre et Sénat) en session commune jeudi 18 avril à 10 h pour l'élection du président de la République», a indiqué la Chambre dans un communiqué.

Participeront au vote 630 députés, 315 sénateurs, 4 sénateurs à vie ainsi que 58 délégués régionaux (trois par région, sauf pour le Val d'Aoste qui n'en a qu'un).

Aux trois premiers tours, une majorité des deux tiers (671) est nécessaire pour être élu, mais elle descend à la majorité simple à partir du quatrième (504).

Aucun parti ou coalition ne dispose de cette majorité fatidique de 504 voix. La coalition de gauche emmenée par le Parti démocrate (PD) de Pier Luigi Bersani, qui dispose de la majorité absolue à la Chambre, mais pas au Sénat, mobilise le gros du bataillon avec 495 voix, mais il lui en manque neuf pour élire le candidat de son choix.

Des pourparlers sont en cours entre le PD et le Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi, qui fait pression en faveur de la désignation d'un candidat «modéré» qui ne lui soit pas hostile.

De nombreux noms circulent depuis des semaines: l'ex-président du Conseil et ex-président de la Commission européenne Romani Prodi, l'ex-commissaire européenne Emma Bonino, l'ex-président de la Chambre Luciano Violante, les ex-premiers ministres Massimo D'Alema et Giuliano Amato.

De leur côté, les partisans du Mouvement 5 Étoiles, qui a cristallisé le vote contestataire aux élections des 24 et 25 février, ont choisi par internet un éventail de dix noms allant du Prix Nobel de littérature Dario Fo au président de l'ONG humanitaire Emergency Gino Strada, en passant par le constitutionnaliste Stefano Rodota. Un deuxième tour doit les départager lundi.

Le septennat du président actuel, Giorgio Napolitano, 87 ans, s'achève le 15 mai.

En Italie, le président a surtout un pouvoir honorifique et de garant de la constitution, mais en période de crise, son rôle devient essentiel pour mener des consultations avec les partis et charger une personnalité de former le gouvernement.