La justice française a acquitté mercredi une mère et son frère poursuivis pour «apologie de crime» pour avoir vêtu un enfant de trois ans d'un t-shirt portant les mentions «Je suis une bombe» et «Jihad, né le 11 septembre».    

Le ministère public avait requis le 6 mars une condamnation en laissant la peine à l'appréciation du tribunal. Les prévenus encouraient cinq ans de prison et une amende de 45 000 euros (60 000 $).

Mais le tribunal correctionnel d'Avignon (sud-est) a estimé que l'apologie de crime n'était pas avérée et a prononcé la relaxe de Bouchra Bagour, 35 ans, secrétaire, et de son frère, Zeyad, 29 ans, employé dans un restaurant.

«Je suis ravie, c'est une décision subtile et juridiquement motivée qui devrait mettre un terme à cette regrettable affaire», s'est réjouie Me Gaële Guenoun, l'avocate de Mme Bagour, absente à l'énoncé du délibéré «par discrétion».

Son frère, présent, s'est dit «content» et «soulagé» que «chaque chose (ait) été remise à sa place», avant d'ajouter : «Ce n'est pas moi qui ai provoqué tout ça».

«J'ai le sentiment que le droit ne rejoint pas la réalité telle qu'elle est perçue par les citoyens», a regretté le maire de Sorgues, Thierry Lagneau.

Il a considéré cette décision de justice comme «un aveu de faiblesse» qui «donne le sentiment que tout est permis».

Le garçonnet, prénommé Jihad, s'était rendu à l'école maternelle de Sorgues le 25 septembre vêtu d'un tee-shirt offert par son oncle et portant les inscriptions «Je suis une bombe» sur la poitrine et «Jihad, né le 11 septembre» sur le dos.

À l'audience, frère et soeur s'étaient défendus de toute provocation, invoquant une «maladresse».

«Qui aujourd'hui peut prétendre que ce n'est pas une allusion directe et scandaleuse au terrorisme?», avait rétorqué le vice-procureur Olivier Couvignon.

PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT, ARCHIVES AFP

La mère du peti Jihad, Bouchra Bagour, 35 ans, a été acquittée des accusations d'«apologie du crime».