Un forcené a tué par balle mardi près de Belgrade 13 personnes, des membres de sa famille et des voisins, dont un enfant de deux ans, avant de tenter de se suicider, la tuerie la plus sanglante des 20 dernières années en Serbie.

«Douze personnes ont été tuées sur place et une treizième est morte des suites de ses blessures à l'hôpital», a déclaré aux journalistes le directeur de la police serbe, Milorad Veljovic, qui a qualifié ces crimes de «monstrueux».

Ljubisa Bogdanovic, 60 ans, a tué avec un pistolet qu'il détenait légalement six hommes, six femmes et un enfant de deux ans.

Selon des voisins des victimes, l'enfant tué est un garçon prénommé David et la majorité des personnes tuées avaient des liens de parenté avec leur assassin.

En entendant les coups de feu, des policiers qui patrouillaient dans le village se sont rendus sur place et ont «empêché la poursuite du massacre, car, en les voyant, Bogdanovic s'est tiré une balle dans la tête», a indiqué la police dans un communiqué.

Le meurtrier a été hospitalisé «dans un état critique, souffrant d'une blessure à la tête» et son épouse, grièvement blessée, a été «placée en soins intensifs», selon le directeur de l'hôpital des urgences à Belgrade, Zlatibor Loncar.

La tuerie a eu lieu vers 3 h GMT dans cinq maisons différentes à Velika Ivanca, un village à 50 km au sud de Belgrade, a dit le chef de la police qui a affirmé «toujours ignorer le mobile» de cette tuerie.

Dans cette bourgade de 1700 habitants, les maisons où les crimes ont eu lieu sont isolées sur le flanc d'une colline, ont vu des journalistes de l'AFP.

De nombreux policiers étaient présents et en interdisaient l'accès. Le village était désert, seule une trentaine de voisins s'étaient attroupés près du site du massacre.

Le meurtrier avait participé en 1991 aux côtés des forces serbes au conflit serbo-croate (1991-1995), mais, selon la police et des voisins, rien dans sa vie quotidienne ne laissait présager une telle tuerie.

«Il était le meilleur des voisins. Rien n'indiquait qu'une telle chose aurait pu arriver», a ainsi relevé Stanica Kostadinovic, une voisine.

«Lui seul connaît le mobile de ces meurtres. C'était, de même que son fils, un bon voisin. Gentil, travailleur, toujours prêt à aider», a ajouté cette sexagénaire.

«Je lui ai parlé hier, je lui ai demandé comment il allait et il a dit qu'il allait bien», s'est-elle souvenue, assurant que l'homme, un ouvrier non qualifié, qui avait perdu son travail il y a un an et s'était ensuite reconverti dans l'agriculture, «ne touchait pas à l'alcool» et que sa famille était «paisible».

Son époux, Milovan Kostadinovic, a néanmoins évoqué des problèmes psychiatriques de certains membres de la famille de l'assassin.

«Il a grandi sans père car il s'est suicidé. Son oncle et son cousin avaient été hospitalisés dans le passé pour des problèmes psychiatriques», a-t-il raconté.

Toutes les victimes dormaient au moment de l'attaque et elles ont reçu des balles dans la tête, a souligné la police, mais, selon des voisins, certaines ont été tuées en ouvrant la porte de leur maison à leur meurtrier.

Un jeune, âgé d'une vingtaine d'années, Aleksandar Stekic, a eu la vie sauve, puisqu'il dormait à l'étage de sa maison.

Selon la police, l'assassin a d'abord tué son fils de 42 ans, puis sa mère, blessé sa femme, avant de continuer à semer la mort dans les maisons voisines.