La télévision russe a rapporté mardi qu'un jeune homme d'origine russe avait dû fuir sa famille adoptive américaine pour rejoindre sa grand-mère en Russie, alors que la question des adoptions d'enfants russes aux États-Unis reste source de tensions depuis leur interdiction par Moscou.

Alexandre Abnosov, 18 ans, appelé Joshua Salotti aux États-Unis, a raconté à plusieurs chaînes de télévision russes qu'il avait été adopté à 12 ans par une famille vivant en Pennsylvanie. Les relations avec sa mère adoptive étaient particulièrement difficiles, a-t-il affirmé.

Il a expliqué qu'après une dispute, sa famille américaine l'avait livré à son sort, d'où sa décision de retrouver sa grand-mère dans la ville de Tcheboksary, sur les bords de la Volga.

«Ils m'ont jeté dehors. Probablement qu'ils avaient cessé de recevoir des allocations pour moi», a déclaré à la chaîne Rossia 24 Alexandre, une longue mèche de cheveux noirs tombant sur son visage.

Interrogée par le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, la mère adoptive, Jackie Salotti, a de son côté déclaré que la famille ne l'avait pas mis à la porte, mais qu'il avait quitté de lui-même le domicile familial.

Cette affaire, largement médiatisée en Russie, intervient alors que Moscou a interdit en décembre les adoptions d'enfants russes par les Américains.

Cette loi se veut une réponse à la «liste Magnitski», une loi américaine sanctionnant des responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 de l'avocat Sergueï Magnitski.

La loi russe porte le nom de Dima Iakovlev, un enfant russe adopté aux États-Unis en 2008 et mort oublié par son père adoptif américain dans une voiture en pleine chaleur.

Cette mesure, une des plus hostiles envers les États-Unis depuis la Guerre froide, a été vivement critiquée par de nombreuses ONG russes et internationales.

Déjà en février la révélation de la mort d'un enfant russe de trois ans dans sa famille adoptive au Texas avait ravivé les tensions entre les deux pays.