Une enquête judiciaire destinée à déterminer les causes de la mort du milliardaire russe Boris Berezovski, 67 ans, retrouvé mort samedi dans sa résidence proche de Londres, va s'ouvrir jeudi, a annoncé mardi la police britannique.    

L'autopsie rendue publique lundi soir a conclu à une probable mort par pendaison du dissident russe, mais d'autres examens, notamment toxicologiques, doivent encore être menés, dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines.

Une audience débutera jeudi à 9 h 15 (5 h 15 à Montréal) à Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres, a précisé la police dans un communiqué.

Ce type d'enquête, dénommée «inquest», est destiné à établir les circonstances exactes d'un décès en cas de mort violente ou inexpliquée. Menée parallèlement à l'enquête policière, elle ne débouche pas sur un procès et ne vise pas à établir les responsabilités pénales ou civiles.

Boris Berezovski, opposant à Vladimir Poutine après en avoir été proche, a été découvert samedi après-midi par son garde du corps, gisant sur le sol de la salle de bain de sa résidence d'Ascot, une ville cossue située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.

Lundi, la police avait réaffirmé qu'il n'y avait pour l'heure aucune preuve de l'«implication d'une tierce personne» dans son décès, qui a fait naître des soupçons de meurtre.

Une équipe d'experts n'a trouvé aucune trace de substances suspectes dans la résidence de Boris Berezovski, mais l'examen scientifique de la propriété va continuer pendant plusieurs jours, selon la police.

Certains proches du dissident ont mis en avant son état dépressif, mais la thèse d'un suicide a été écartée par d'autres amis du défunt.

Les médias russes, qui ont évoqué de nombreuses hypothèses, allant de l'assassinat par les services secrets britanniques (MI5) à une mise en scène, ont montré un certain scepticisme quant à un possible suicide par pendaison.

L'agence de presse Ria Novosti a estimé que les premières conclusions sur les circonstances de ce décès n'avaient pas «apporté d'éclaircissement, mais soulevé encore plus de questions» et souligné que la police britannique n'avait pas donné d'information sur la manière précise dont Berezovski avait pu se pendre.

Ancienne éminence grise du Kremlin sous Boris Eltsine, puis tombé en disgrâce durant l'ère Poutine, Boris Berezovski s'était installé à Londres où il avait obtenu le statut de réfugié politique en 2003.

Il était l'une des figures d'un groupe d'exilés militant contre le président russe, auquel avait appartenu Alexandre Litvinenko.

Ce dernier, transfuge du FSB (services de renseignement russes), avait été empoisonné en novembre 2006 au polonium, une substance radioactive. Il avait, peu avant, bu un thé dans un hôtel londonien avec l'homme d'affaires Dmitri Kovtoun et Andreï Lougovoï, un agent secret russe.