L'Union européenne s'est déclarée mardi préoccupée par la vaste campagne lancée par les autorités russes contre les ONG qui, en s'ajoutant aux nouvelles lois restreignant les libertés civiles et les poursuites contre des militants, représente une évolution «très troublante» en Russie.

«Je suis préoccupée par les actions menées actuellement par les autorités contre le secteur des ONG dans la Fédération de Russie», a déclaré Catherine Ashton, la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères.

«Les inspections et perquisitions menées en vertu de fondements juridiques flous sont inquiétantes, car elles semblent être destinées à fragiliser les activités de la société civile», a-t-elle ajouté dans un communiqué.

«Ces actes, qui s'ajoutent à la récente série de lois restreignant les libertés civiles de la population russe, à l'accroissement de poursuites visant des militants, aux procès politiques, ainsi qu'à l'absence d'actions dans certaines affaires de violation des droits de l'homme, représentent une évolution profondément troublante», selon elle.

La campagne a déjà porté sur le contrôle de plus de 100 ONG à Moscou et en province, dont Amnistie internationale, où des enquêteurs ont fait irruption lundi, selon la principale association russe de défense des droits de l'homme Memorial.

Le gouvernement l'a liée à une loi entrée en vigueur fin 2012 qui oblige les ONG bénéficiant d'un financement étranger et ayant une activité politique à se faire inscrire sur un registre «d'agents de l'étranger». Plusieurs de ces associations, dont Memorial, refusent de se faire enregistrer en tant que tel.

Human Rights Watch (HRW) et Amnistie internationale ont dénoncé vendredi «de nouvelles pressions sur la société civile».

La Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, avait déjà dénoncé vendredi, pendant une visite officielle à Moscou, le harcèlement par les autorités des ONG russes de défense des droits de l'homme.

«Pendant que nous rencontrions le gouvernement russe, les autorités ont procédé à des contrôles dans les locaux de plusieurs ONG invoquant de vagues justifications légales», avait-elle déploré.